«Flanders literature» à l’offensive de la Foire du livre
Les meilleurs auteurs flamands sont plus connus à Paris qu’à Liège ou Namur! Flanders literature veut que ça change!
- Publié le 14-02-2019 à 06h00
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C’est une véritable opération de séduction des lecteurs francophones que lance, dès aujourd’hui à la Foire du Livre, Flanders literature qui est un peu le bras armé à «l’étranger» du Fonds flamand de promotion des lettres. Un fonds qui dispose de quelque sept millions d’euros par an. De quoi laisser rêveur les collègues francophones du service des lettres qui doivent «se contenter» de trois millions par an pour le livre et… la presse!
Mieux, cette année le Vlaams fonds – qui en tant qu’établissement public dispose d’une large autonomie, un peu à l’image de la RTBF chez nous – bénéficie d’un budget spécial et complémentaire de quelque 400 000 euros pour sa participation à la foire bruxelloise.
Une véritable offensive littéraire qui fait suite à d’autres, comme en Allemagne où la Flandre était en 2016, aux côtés des Pays-Bas, l’invitée d’honneur de la plus grande foire mondiale du livre.
Publiés en France
Car, pour les lettres flamandes, le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles est bien «étranger».
C'est d'ailleurs en France que les grands auteurs flamands sont publiés. Traduits le plus souvent par des Français maîtrisant parfaitement la langue néerlandaise et, lorsqu'il le faut, ses subtilités flamandes. Ainsi, le Français Daniel Cunin a traduit Taxi Curaçao de Stefan Brijs récemment sorti chez Héloïse d'Ormesson et, autre traducteur français, Philippe Noble dirige une collection «Lettres néerlandaises» chez Actes Sud. Collection qui a quelques beaux succès à son actif dont le récent Débâcle de la jeune Lize Spit. Best-seller en Flandre et gros succès également lors de sa sortie en français voici un an.
Un appui solide à la traduction
Il faut avouer qu’à la qualité des traductions s’ajoute un risque faible pour les éditeurs français. Flanders literature subsidie, en effet, la traduction vers les langues étrangères des auteurs habitant en Flandre. Un subside qui couvre entre 60 et 100% du coût et peut être renouvelé jusqu’à quatre fois pour le même auteur. Un fameux coup de pouce! Et qui porte ses fruits puisque près de 125 titres sont traduits chaque année dans plus de trente langues différentes!
Mais ce succès à l'étranger est insuffisant pour Flanders literature. «N'est-il pas bizarre, explique Koen Van Bockstal, directeur général de Fonds flamand, que les traductions d'auteurs flamands soient parfois plus faciles à trouver à Paris qu'à Bruxelles? Et n'est-il pas absurde que des auteurs flamands rencontrent pour la première fois leurs collègues francophones sur un festival littéraire en France?» De fait, la frontière linguistique prend parfois chez nous des allures de murs infranchissables. Et culturellement c'est non seulement idiot mais tout simplement absurde. De quoi engager un véritable «Flirt flamand».