90 ans de Tintin: l’avenir passe aussi par le numérique
Faute d’accord avec Moulinsart, Tintin au Congo (1931) sort en version colorisée uniquement sur support numérique. Car l’avenir de Tintin passe aussi par les nouvelles technologies.
- Publié le 11-01-2019 à 07h00
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Il faut vivre avec son temps. Et Tintin a beau avoir 90 ans, il se décline aussi sur les supports numériques. Depuis ce 10 janvier, l’application Tintin s’est enrichie d’un nouvel album: la version colorisée de Tintin au Congo parue en noir et blanc en 1931. Elle est disponible au prix de 7,99€. Et elle risque de rencontrer un joli succès. Il faut savoir que Tintin au Congo – malgré son caractère très controversé – est l’album de Tintin qui se vend le mieux.
«Tintin se dématérialise. C’est une évolution totalement nécessaire, précise Yves Février, directeur digital de Moulinsart. Tintin a eu son premier site web en 1995. À l’heure actuelle, le premier contact avec la réalité est numérique. Si vous n’existez pas numériquement, il y a un risque de disparaître.»
Tintin au Congo colorisé est disponible en trois langues (français, néerlandais, anglais). Il devrait être suivi dans deux ans par la version colorisée de Tintin en Amérique, puis des six autres albums parus à l’origine en noir et blanc (Les Cigares du Pharaon, Le Lotus Bleu, L’Oreille Cassée, L’Ile Noire, Le Sceptre d’Ottokar, Le Crabe aux Pinces d’or).
«Il faut savoir que l’application Tintin est unique en Europe. Le cœur, ce sont les albums. Le deuxième cercle, ce sont les langues étrangères. Il n’y a aucun endroit actuellement dans le monde où vous pouvez disposer de Tintin dans toutes les langues. Nous, notre rêve, c’est la création d’une Tour de Babel avec toutes les langues possibles et imaginables.»
Pour mémoire, Tintin est traduit dans plus de 110 langues régionales, nationales ou dialectes.
«Actuellement, nous disposons de huit langues: français, néerlandais, anglais, danois, japonais, chinois, espagnol et allemand. Nous avons sous le coude une version en russe de Tintin au pays des Soviets. C’est un potentiel énorme. Le troisième cercle est le «rich media», c’est-à-dire de permettre aux lecteurs d’interagir avec les planches. Nous sommes en fin du développement pour Tintin au Congo. On pourra interagir avec certaines cases de l’album et avoir des documents qui viennent se positionner en surimpression sur la page. C’est une application qui est l’une des plus rentables dans le domaine de la bande dessinée en Europe.»