Louis-Julien Petit: oser sortir des rangs
À l’origine de la comédie de Louis-Julien Petit, il y a «Sur la route des Invisibles», un documentaire et un livre de Claire Lajeunie.
- Publié le 07-01-2019 à 06h00
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Très touché par la thématique de la précarité dont il traitait déjà dans son précédent film, Discount, le réalisateur s’est emparé de ces récits pour en faire une comédie sociale.
«Je voulais parler des rapports humains, du vivre ensemble et apprendre à connaître ces femmes sans domicile fixe, par le biais de l’humour.»
Même s’il n’a pas voulu faire un film politique, Louis-Julien Petit espère transmettre un message au public, lui faire ouvrir les yeux sur ces sans-abri qu’on tente de cacher.
«J’aimerais que l’argent de mes impôts aille plus dans l’aide que dans l’exclusion. Les piques et les arrêts anti-mendicité ça me révolte», réagit le cinéaste.
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Bien conscient de la complexité du problème, Louis-Julien Petit propose, dans son film, de désobéir à certaines lois totalement inadaptées à la réalité du terrain.
«Chaque histoire est particulière et il faudrait en tenir compte, explique le réalisateur. La réinsertion, ça marche par pallier et le lien social est essentiel. On croit que c’est une finalité d’avoir un toit, mais ce n’est qu’un début. Je souhaiterais qu’il y ait un encadrement plus large, plus long, avec les mêmes personnes.»
Dans Les invisibles, l’équipe de travailleuses sociales envoie donc valser les règles pour permettre aux femmes accueillies de se réinsérer dans la société. Une réaction approuvée à 100% par l’actrice Corinne Masiero qui incarne l’une de ces assistances sociales. «Moi, quand ça crie, je trouve qu’on va vers le progrès. Les gilets jaunes sont un bon exemple. À un moment donné, on est obligés de pratiquer la désobéissance civile. On a plus le choix, ou alors on ferme sa gueule et on laisse le rouleau compresseur nous aplatir avec les autres.»