Khadija, la première femme de l’Islam
L’islam doit beaucoup aux femmes. Et sans Khadija, sa première épouse, jamais Mahomet n’aurait posé les bases de cette religion.
Publié le 12-05-2014 à 07h26
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Il a conté les femmes de la Bible. Il a évoqué Marie. Cette fois ce sont les femmes de l'islam qui inspirent Marek Halter. Khadija est le premier volet d'une trilogie qui évoquera le rôle prépondérant joué par les femmes dans les origines de l'islam.
Et Marek Halter a l'art de conter ces temps où l'histoire, la religion, l'amour et la haine se mêlent. «La religion est au cœur de la société actuelle, nous confie le romancier, elle occupe la rue. Au XXe siècle, on a connu de grands rassemblements pour la paix, la religion a repris le flambeau. Mon point de vue c'est que l'homme ne peut pas vivre sans espoir. Il sait qu'il va mourir un jour. Il cherche à transcender son angoisse à travers dieu. Nos trois grandes religions monothéistes parlent du même dieu et je pense qu'il faut apaiser les oppositions actuelles.»
Marek Halter veut montrer le rôle important joué par les femmes dans l'histoire de ces religions. «Au sein de ces trois grandes religions, il y a des femmes mais on leur laisse peu de place dans les textes sacrés. À travers le roman, je peux raconter le rôle qu'elles ont eu dans l'évolution de la pensée humaine et en plus tenir le lecteur en haleine! Ce que j'ai appris de la bible, c'est que dans chaque histoire on peut faire passer un message et une morale. C'est ce que j'essaie de faire.»
Place à l'islam, donc avec Khadija, la première femme de Mahomet. Une veuve belle et riche de La Mecque qui choisit un pauvre caravanier illettré comme second époux. «Je veux montrer aux non musulmans le côté humain de l'islam mais aussi donner aux femmes musulmanes qui n'ont guère de droits une autre image des origines de leur religion. Khadija était une femme éduquée, qui savait lire et écrire, ce qui n'était pas le cas de Mahomet.»
Khadija et Mahomet vont former un couple solide et puissant mais des tragédies vont s'abattre sur la Mecque et sur le clan familial. Plus tard, lorsque Mahomet se retire dans le désert et entend l'ange Gabriel lui dicter la parole de Dieu, il a peur. C'est Khadija qui va comprendre l'importance du message et aider Mahomet à le défendre. «Mahomet a un livre dans sa tête. Khadija va l'aider à le raconter. Et c'est un Dieu qui parle en arabe. C'est ça qui est génial dans le Coran. Dieu y parle en arabe et cette langue va alors devenir la langue littéraire du monde arabe!»
Respectueux de la foi des autres, Marek Halter a soumis son histoire – qui sera suivie de celle de Fatima, fille du prophète et de Khadija, sa dernière femme – à des érudits, des imams et même le recteur de la mosquée de Paris. «J'ai écouté ce qu'ils m'ont dit. Je sais que sur les réseaux sociaux, certains me reprochent ces romans. Ils disent «qui es-tu pour parler de notre religion?» Tant pis, je suis juste celui qui veut réconcilier.»
Marek Halter, «Khadija, Les femmes de l’islam 1», Robert Laffont, 365 p.