Émile Ajar ou le « de uxième Goncourt » !
Romain Gary n’est pas le seul écrivain français à avoir adopté plusieurs noms de plume. Mais il est le seul qui, par cette mystification – la vérité ne sera dévoilée qu’après sa mort – se verra attribuer le célèbre Prix Goncourt à deux reprises (ce qui est normalement interdit par le règlement).
Publié le 08-05-2014 à 07h00
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Ce que certains baptiseront l'affaire Émile Ajar débute en 1974 avec la parution de Gros-Câlin signé Émile Ajar. Romain Gary se crée alors un véritable avatar, un double auquel il donne non seulement un passé mais aussi un visage, celui de son petit-cousin, Paul Pavlowitch (photo). Ce dernier assurera le rôle d'Émile Ajar, entre autres auprès de la presse, pendant 7 ans. La «supercherie» sera dévoilée en 1981, par Vie et mort d'Émile Ajar publié à titre posthume. Et Paul Pavlowitch lui-même s'expliquera longuement sur son rôle lors d'une émission Apostrophes consacrée à Gary/Ajar, le 3 juillet 1981.
Quatre romans seront publiés sous le nom d'Émile Ajar, dont le célèbre La vie devant soi, Prix Goncourt 1975. Parallèlement, Gary continue à écrire sous son nom habituel.