« Ça serait raciste de ne pas rigoler des Noirs »

Des monstres un peu bêtas dotés d’un physique peu avenant, des personnages écrabouillés, coupés en deux par un simple cheveu voire même transpercés par des piquants de cactus… Oui, Midam n’y va pas par le dos de la cuillère. De là à ce qu’il éprouve des remords lorsqu’il couche sur papier telle ou telle blague ? « M’autocensurer ? C’est mal me connaître mais il y a une limite naturelle qui s’impose à moi, confie le dessinateur et scénariste de Kid Paddle. Car je n’éprouve pas le désir d’aller plus loin. D’ailleurs, aucun de mes gags ne serait meilleur en mettant une dose supplémentaire d’hémoglobine. Mais la frontière est parfois difficile à cerner. Peut-être qu’à 80 ans, je me demanderai comment j’ai osé dessiner de pareilles choses. Ou qu’à cet âge-là, je déciderai au contraire de prendre plus de risques. Quoi qu’il en soit, quand j’ai un doute, j’en parle autour de moi. Et dans tous les cas, j’assume. »

Certains thèmes restent toutefois délicats. Midam et ses deux complices de longue date en sont bien conscients. Alors lorsqu'il a imaginé un gag sur les athlètes africains – gag peut-être pas des plus flatteurs -, présent dans l'album Panik Room, le scénariste reste sur le qui-vive.« On attend un petit peu les réactions de la communauté noire. » Et Dimitri Kennes de se montrer rassurant: « Ce gag a déjà été publié dans différents journaux et magazines et on a reçu aucune réaction négative. D'ailleurs, il n'y a aucune malice. Kid Paddle rigole de tout le monde. Dans cette optique, ça serait à la limite raciste de ne pas rigoler des Noirs. »

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