Ancion choisit le Sud
Un nouveau recueil de nouvelles sous le bras, Nicolas Ancion, prend son envol. Il devient «écrivain à temps plein» et s'installe dans le Sud de la France.
Publié le 18-06-2007 à 06h00
Il est sympa, il est entier, Nicolas Ancion. C'est sur son vélo pliable qu'il arrive au rendez-vous fixé pour notre interview. Il a choisi le «Livre au trésor», un petit libraire du Carré à Liège. Ici, on est plutôt dans le style «anti-Fnac»... À l'image aussi de l'écrivain liégeois qui publie actuellement Nous sommes tous des playmobiles, un recueil de nouvelles qui se déroulent à Bruxelles. Mais ce qui occupe le jeune écrivain, c'est que le camion prévu pour son déménagement, ce lundi, soit «d'attaque»!
Nicolas Ancion, pourquoi quittez-vous la Belgique?
J'ai définitivement décidé de devenir écrivain. Je viens de laisser tomber le boulot que j'exerçais depuis deux ans et demi chez Pro Vélo. C'est un peu par hasard que je pars. Avec ma femme, nous avons trouvé une maison à retaper dans un petit village près de Carcassonne. Ne le dites pas trop fort mais ça nous coûte nettement moins cher que d'acheter ici à Liège! Et puis j'ai quand même toujours été un voyageur. J'ai vécu au Québec, à Madrid, à Bruxelles... Carcassonne c'est aussi le climat et puis l'école en français pour mes deux enfants!
Nous sommes tous des playmobiles, souvenirs d'enfance?
Plein. Ce sont des jeux qui ont mon âge. Quand j'étais petit, j'ai joué avec les premières boîtes... Aujourd'hui, ce sont mes enfants qui ont 6 et 4 ans, qui jouent. Il y en a d'ailleurs pour les filles et pour les garçons maintenant!
Mais il n'y a pas de playmobiles dans votre livre!
C'est vrai. C'est le titre d'une petite nouvelle, non publiée, qui ne se trouve pas dans ce bouquin. Mais je n'aime pas donner à un recueil d'histoires le titre d'une d'entre elles. C'est comme si je disais au lecteur, c'est celle-là que je préfère. Chacun a le droit d'avoir son histoire préférée.
Il y a quand même un lien parce que vous parlez finalement de petits bonhommes qui vivent dans une grande ville?
Ce que j'aime bien dans les playmobiles, c'est qu'avec eux tout est possible. L'Indien peut prendre l'insigne du shérif et le mettre en prison! Ils sont un peu le contraire du déterminisme. Dans mes nouvelles comme dans mes précédents romans, c'est un peu ça que j'essaie de faire passer. Mes personnages sont des gens normaux à qui il arrive soudain quelque chose. Tout le monde peut être exceptionnel.
Vos histoires ne sont pas toujours très morales...
La littérature, la nouvelle surtout, se nourrit principalement du point de vue du héros. Il y a des histoires qui sont belles quand on est dans la peau du personnage et horribles de l'extérieur... En tant que romancier, je peux me permettre de ne pas juger.
Écrire des nouvelles, c'est un choix?
Quand on est écrivain et qu'on travaille, c'est plus facile d'écrire de courtes histoires. Surtout quand on veut être régulièrement édité.
Donc maintenant vous n'allez plus écrire que des gros romans?
Je pars, ce lundi (si j'ai le camion prévu), avec 22 projets! Des romans, des nouvelles, des livres pour enfants, des scénarios de films, des pièces de théâtre. Je vais pouvoir travailler!