Un livre pour rester Aufray
A 77 ans, le créateur de Stewball déborde d'activités. Il dévoile les «secrets» de sa vitalité dans un livre : «La jeunesse n'a pas d'âge».
Publié le 14-06-2007 à 06h00
Combien de fois Hugues Aufray n'a-t-il pas entendu: «Tu ne vieillis pas!», «Tu ne fais pas ton âge!».
Sous-entendu: «Mais comment fais-tu?». C'est très simple: il a su préserver son capital santé, a appris à se connaître et à s'accepter - notamment avec sa crinière blanche. Tout est question de bon sens, de sagesse. Une «positive attitude» dont il détaille les recettes dans La jeunesse n'a pas d'âge.
Comment est né ce livre?
Comme je suis en bonne santé, que je travaille beaucoup, on m'a suggéré de raconter mes petits secrets. J'ai un certain sens pratique, j'ai vécu des expériences dont j'essaie de faire profiter les autres. Même si le premier conseil que je donne aux gens, s'ils ont un problème de santé, c'est de consulter leur médecin. J'ai écrit ce livre avec Virginie Michelet qui m'a éclairé sur des sujets où j'étais moins pointu.
Vos conseils sont facilement applicables...
Je ne suis pas végétarien, je ne suis extrémiste de rien, je parle de bon sens. On peut améliorer sa santé, lutter contre certains problèmes grâce à des méthodes simples. Par exemple avec l'hydrothérapie, applicable dans sa baignoire, qui permet de répartir la circulation du sang. Ou par un travail régulier sur la respiration.
Une bonne respiration, c'est primordial pour un chanteur?
Mais pour tout le monde, quelle que soit notre activité! Il faut savoir que ce qui est mauvais pour une partie du corps est mauvais pour tout le corps. Il faut considérer le corps comme un ensemble.
La chanson, c'est une drogue, pour vous?
Pas du tout. Je n'ai absolument pas besoin du public, des applaudissements. C'est mon métier et il me permet de gagner ma vie. Il m'apporte beaucoup de plaisir. Mais j'adore aussi la nature, par exemple, j'aurais pu être paysan. Si je n'avais pas la possibilité d'aller de temps en temps dans ma ferme, de travailler dans les champs, je serai très malheureux.
C'est la découverte de l'éthologie qui vous a apporté ce recul?
L'éthologie, c'est l'étude des moeurs des animaux. La lecture de Konrad Lorenz, qui en est le fondateur, a été très importante pour moi. Il dit que pour comprendre les hommes il faut comprendre les animaux, étudier leur comportement, leur agressivité, etc. L'homme est un mammifère chez qui la part animale ressort dans les situations extrêmes.
Vous défendez aussi le principe d'autosuggestion, la fameuse méthode Coué.
C'est par un travail sur vous-même que vous pouvez vous améliorez. La méthode Coué, c'est se convaincre d'être capable de ne pas renouveler les mêmes erreurs, sans toujours compter sur les autres.
Vous insistez sur l'importance des mots. Remplacer «jamais» et «toujours» par «parfois» et «souvent», par exemple.
Les mots sont primordiaux. Si j'avais un pouvoir quelconque, je changerais le nom du ministère de l'Éducation par celui de l'Enseignement, par exemple, et je mettrais l'Éducation dans la Famille. Ce n'est pas du tout pareil. Les professeurs n'ont pas à éduquer les enfants à être bien élevés. C'est le travail des parents.
Un des secrets de sa bonne santé morale et physique, c'est se connaître soi-même et s'accepter.
Oui, et c'est difficile car il n'est pas évident de porter sur soi un regard qui ne soit pas égoïste. Tenter de comprendre pourquoi on ne supporte pas telle ou telle chose, tel ou tel aliment est le fruit d'un travail personnel et peut nous aider.
Hugues Aufray, «La jeunesse n'a pas d'âge», Michel Lafon, 263 pages, 18
Pour bien vieillir