Des stars européennes présentes sur le tapis rouge de la Mostra de Venise
Bradley Cooper n'est pas venu présenter Maestro à Venise. Avec la grève des acteurs américains il y a moins de paillettes mais le festival est loin d'être complètement déserté.
- Publié le 04-09-2023 à 07h00
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Depuis cinq jours, les vaporetto régurgitent des milliers de personnes sur le Lido de Venise. Professionnels du cinéma, journalistes et cinéphiles arpentent le site du festival, enchaînant les projections de films, les interviews et conférences. Le déroulement classique d’un festival international de cinéma. Cette année, toutefois, l’ambiance n’est pas tout à fait la même que lors des éditions précédentes.
En début de soirée, la foule se densifie d’habitude autour du Palazzo del cinema où ont lieu les projections officielles des films sélectionnés. Les fans et curieux viennent alors se masser devant le tapis rouge pour tenter de voir passer une célébrité. Ce n’est pas comme la folie du festival de Cannes, mais ça attire une foule plus ou moins compacte en fonction des stars présentes.
Un tapis rouge européen
Cette année, c’est un petit peu différent. Il fait légèrement plus calme et ça brille moins car les acteurs hollywoodiens, en grève aux côtés des scénaristes, ne font pas le déplacement jusqu’à Venise. Seuls Adam Driver et Patrick Dempsey avaient obtenu une dérogation et étaient présents pour Ferrari de Michael Mann, projeté le jeudi soir.

Il y a du monde, bien sûr, mais l’atmosphère est moins électrique que d’habitude. En l’absence de stars telles que Bradley Cooper, Emma Stone ou Mark Ruffalo, qui auraient dû venir parler de Maestro pour le premier et Poor Things pour les deux autres, le tapis rouge accueille seulement les actrices et acteurs européens. Parmi les têtes connues, l’acteur danois Mads Mikkelsen, venu présenter The promised land. Ou encore les Français Vincent Lindon et Ramzy Bedia, présents pour la série D’argent et de sang également présentée en avant-première. Le reste du temps, le tapis rouge est meublé avec des personnalités plus ou moins éloignées du cinéma : Carla Bruni, des stars italiennes, des mannequins et influenceurs.
L’occasion de faire briller les autres?
Dans les salles, en revanche, l’absence des acteurs hollywoodiens ne se fait pas sentir. La sélection de cette édition est assez costaude et suscite l’intérêt des cinéphiles et journalistes spécialisés. Les accrédités enchaînent les projections à un rythme soutenu comme c’est le cas habituellement.
Les agendas sont également toujours aussi chargés. «On ne voit pas de changement par rapport aux autres années. Les journalistes ont l’air de courir autant», glisse une attachée de presse belge qui s’occupe de la promotion de huit films dans différentes sections. Car si les acteurs et scénaristes font grève, ce n’est pas le cas des réalisateurs qui, eux, peuvent donner des interviews. Des noms comme Woody Allen, Michael Mann, David Fincher, Sofia Coppola ou Yorgos Lanthimos, ça attire.
Les films européens avec des acteurs moins connus et les plus petites productions n’ont donc pas nécessairement l’opportunité de briller plus à ce stade-ci.
Le festival n’est, en fait, boudé que par les stars américaines. Pour preuve, cela n’empêche pas les séances publiques d’être complètes. Surtout celles des films les plus attendus.
Le malaise Roman Polanski
Cette 80e édition de la Mostra fait également parler d’elle en raison de la sélection de Woody Allen, Luc Besson et Roman Polanski, trois réalisateurs controversés. Si Dogman, le film de Luc Besson, a sa place en compétition, on se demande réellement si les équipes de la Mostra ont vu le dernier film de Roman Polanski, présenté hors compétition. The Palace a en effet été accueilli très froidement par de timides applaudissements et quelques huées par la presse lors de sa présentation samedi soir.

Le directeur du festival Alberto Barbera a beau affirmer faire la distinction entre l’homme et l’artiste, on doute qu’il ait sélectionné le film de Polanski pour sa qualité. The Palace, une comédie à sketchs sur des nantis qui fêtent l’an 2000 dans un hôtel de luxe, est en effet à des lieues de J’accuse et des précédents films du réalisateur. Le scénario est fainéant, les acteurs en roue libre et le propos dépassé. Bref, c’est gênant. Reste à voir celui de Woody Allen, Coup de chance, projeté ce lundi soir.