Festival de Cannes: les envolées royales de Jude Law

L’acteur britannique de 50 ans était sur la Croisette ce lundi pour parler de son premier rôle de… «monstre». À savoir le roi Henry VIII.

Elli Mastorou
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Jude Law s'est prêté au petit jeu des photos lors de son passage à Cannes, ce lundi. ©Photonews

Le Fireband de Karim Aïnouz était présenté ce lundi en sélection officielle. Un biopic qui comble les interstices entre les faits historiques et l’imaginaire, et raconte la vie de Catherine Parr (Alicia Vikander), la sixième épouse du roi Henry VIII, au seizième siècle et une femme audacieuse, intelligente, réformiste, qui fut la première à être publiée.

Un film au teaser éngimatique (et inutile?), à situer quelque part entre un Succession médiéval et Game of Thrones, un jeu de pouvoir et de manigances qui voit la reine compose avec le pouvoir (patriarcal, masculin, religieux) pour garantir sa survie et ne pas finir décapitée, comme certaines épouses précédentes du Roi. Un Roi qu’incarne Un Jude Law méconnaissable : barbu, grossi, enlaidi, un «monstre» sanguinaire aux antipodes de son image sexy. Il était fatalement de passage à Cannes aujourd'hui. Il s’est livré à propos de ce rôle, et quelques autres sujets.

Sur la préparation du film et du personnage

«Quelque chose qui m’a surpris dans la préparation, en lisant sur le personnage et sur le contexte : les livres d’histoire racontent tous les mêmes faits avérés, mais il y a une ambiguïté entre ces faits, des vides au sujet duquel on ne sait rien ou on n’est pas d’accord – chaque historien a son interprétation personnelle. Ça laisse place à l’imagination, c’est un terrain de jeu fertile pour un espace de création

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Jude Law avec toute l'équipe du film. ©Belga

Sur le fait de jouer un «monstre»

«Honnêtement, je ne peux pas le considérer comme un monstre : en tant qu’acteur, j’ai besoin de comprendre le personnage y compris dans ses contradictions. Ce n’est pas mon job de le juger. Certaines scènes entre Henry et Catherine sont dures, violentes; il est dur, violent avec elle, mais Alicia Vikander était une partenaire de jeu dans ces situations, elle était courageuse, et sur le tournage c’était un espace ‘‘safe’’, on a créé un espace de jeu sécurisé, dans une atmosphère saine. Paradoxalement, j’ai des souvenirs joyeux du tournage, je me souviens qu’on riait beaucoup… malgré les horreurs qu’on devait jouer»

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Jude Law a donné la réplique à Alicia Vikander dans un climat serein, estime-t-il. ©Photonews

Sur son... odeur pendant le tournage

Une rumeur veut que le réalisateur n’ait pas autorisé Jude Law à se laver pendant le tournage, pour conserver le côté authentique des faits (Henry VIII avait une blessure à la jambe qui s’était infectée à la fin de sa vie et avait une odeur nauséabonde, c’est montré dans le film) : «Si j’ai eu le droit de prendre des douches? Eh bien… parfois (rires). C’est vrai qu’on raconte que la puanteur de sa jambe se sentait à des mètres à la ronde. Je suis allé chez une parfumeuse qui m’a concocté une variété de parfum spécifique : un mélange… de pus, de sang, de matière fécale et de transpiration! Je l’utilisais discrètement au début, des petits ‘‘pshitt’’ par-ci par-là, mais quand Karim (Aïnouz, le réalisateur) l’a découvert, il en répandait partout (rires)! Les techniciens avaient des haut-le-cœur (il les imite, et tout le monde rit)»

Sur la monarchie… et le couronnement du roi Charles

«Merci pour cette question (rires dans la salle). Je vois ça comme du théâtre – même si personnellement je préfère le vrai théâtre. Je ne suis pas l’actualité de la monarchie, c’est un chapitre fascinant de l’Histoire, mais je ne suis pas très intéressé par les potins, les bla-bla autour de tout ça. Je ne lis pas les tabloïds et ce genre de choses, même si j’ai vu passer les photos remarquables de cette cérémonie médiévale, qui remonte à plusieurs siècles (NDLR : il parle du couronnement). Et c’est intéressant de voir comment elle s’articule à l’époque moderne

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Avec le réalisateur Karim Aïnouz ©Belga
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