The Fabelmans [CRITIQUE] - Dans la tête de l’enfant Spielberg

Steven Spielberg s’inspire de son enfance pour nous raconter l’histoire d’un gamin passionné par le septième art.

 Passionné de cinéma, Sammy veut devenir réalisateur ou rien.
Passionné de cinéma, Sammy veut devenir réalisateur ou rien. ©- 

De E.T. l’extraterrestre en passant par Indiana Jones, Jurassic Park et Il faut sauver le soldat Ryan, Steven Spielberg a mis en scène certains des films les plus emblématiques de ces quarante dernières années. S’il change souvent de style, le réalisateur américain imprime systématiquement sa patte, une touche universelle, une forme de bienveillance.

Le bonhomme est un passionné, qui aime plus que tout raconter des histoires fédératrices tirées de son imagination débordante, mais aussi de son expérience. Du moins, c’est ce qu’on pouvait pressentir en jetant un œil sur sa filmographie. Ce sentiment est confirmé avec son dernier-né, The Fabelmans. Spielberg nous raconte en effet l’histoire de Sammy, un gamin solitaire qui se découvre très tôt une passion pour le cinéma. Le parallèle est évident, ce gosse, c’est Spielberg.

Le jeune Sammy/Steven est né dans une famille juive, d’un père porté vers les maths et d’une mère artiste. Ébloui par les images sur grand écran d’un train qui déraille, il s’empare de la caméra familiale pour composer lui aussi des récits filmés. Il sait qu’il sera réalisateur et rien d’autre. Mais encore faut-il convaincre son père, pour qui le cinéma n’est qu’un passe-temps sans avenir.

Aussi le portrait d’une famille

The Fabelmans n’est pas un film égocentrique, loin de là. Le réalisateur s’inspire de ses souvenirs d’enfance pour nous parler de sa passion pour le cinéma. Mais il parle aussi des liens familiaux. Il nous met dans la peau d’un gamin et de ses sœurs qui assistent souvent impuissants aux disputes de leurs parents. Il nous plonge dans les vacances au camping, dans les moments de complicité comme dans ceux moins roses de la vie quotidienne de cette famille.

Il aborde ainsi la difficulté de concilier des ambitions professionnelles avec les devoirs familiaux. Spielberg parle de lui, mais parvient à nous toucher en nous incluant dans son récit. Il compose une fois encore des personnages attachants et profondément humains. Celui de la mère, notamment, qui se détache des archétypes qu’on voit souvent au cinéma.

The Fabelmans est donc un récit initiatique, qui ne parle pas seulement aux cinéphiles. Il fait le portrait d’une famille des années cinquante et soixante, vu à travers les yeux d’un gamin, de l’enfance à la fin de l’adolescence. Il lève enfin un coin du voile sur le passé d’un cinéaste généreux qui vit pour partager sa passion.

Drame de Steven Spielberg. Avec Gabriel LaBelle, Michelle Williams et Paul Dano. Durée : 2 h 31.

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