10 choses à se rappeler concernant Louis de Funès, décédé voilà 40 ans
Le 27 janvier 1983 décédait, à l’âge de 68 ans, l’acteur français resté parmi les plus populaires, champion des rediffusions et des audiences télé, mais aussi référence absolue en matière de jeu comique: Louis de Funès.
Publié le 26-01-2023 à 14h45 - Mis à jour le 27-01-2023 à 04h00
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1.Sa carrière au sommet n’a duré que 18 ans
S’il demeure célèbre, si ses films passent et repassent encore à la télé, il faut se rendre compte que sa carrière au sommet a été très courte. La reconnaissance du grand public, c’est avec " Pouic-Pouic" de Jean Girault en 1963. I l a alors déjà 49 ans ! Et son dernier film, ce sera "La soupe aux choux" (en 1981), du même Jean Girault dans lequel Jacques Villeret interprète un extraterrestre désopilant.
C’est donc en un temps record qu’il obtient des succès inépuisables comme la série des "Gendarme" (six films de 1964 à 1982), "Le Corniaud " (1 965) avec Bourvil, " La Grande Vadrouille" (1968), Hibernatus (1 969), "les Aventures de Rabbi Jacob" (1 973) ou "L’Aile et la cuisse " (1 976) pour n’en citer qu’une petite partie.
2.Sa famille provient de Castille

Le nom complet de Louis de Funès est Louis de Funès de Galarza. Il vient d’une famille castillane du côté de son père Carlos Luis de Funès de Galarza, sa mère Leonor Soto Reguera provenant d’une famille bourgeoise de Madrid.
Le couple migre en France car les parents s’opposaient à leur mariage. Louis de Funès nait donc à Courbevoie le 31 juillet 1914, troisième enfant du couple après Marie et Charles.
Le comédien lui-même aura trois fils de deux mariages, dont Olivier de Funès qui jouera six fois des seconds rôles dans ses films (dont "Les Grandes vacances " ou " Sur un arbre perché").
La jolie philosophe Julia de Funès, née en 1979 et assez médiatique, est la fille d’Olivier et donc la petite-fille du grand comique.
3.Avant la comédie, il fut longtemps pianiste de bar
Ayant échappé à la mobilisation en raison de sa constitution malingre (1 mètre 65 et 54 kg), il fait plein de petits boulots et devient pianiste de bar (il joue du piano depuis l’âge de 5 ans), prestant durant des heures chaque jour dans divers établissements. Il croise le célèbre Eddie Barclay qui dira de lui qu’il était un excellent musicien, incapable toutefois de lire la musique.
À l’époque, même s’il a des talents comiques, il ne songe même pas à devenir comédien. Il jouera du piano dans plusieurs films dont "Le Grand Restaurant" ou "L’Homme-orchestre". Ce n’est qu’en 1942 à… 28 ans qu’il s’inscrit au cours Simon en présentant un extrait des " Fourberies de Scapin ". Mais sa carrière de comédien (de théâtre) ne démarrera vraiment qu’une fois dans la troupe des Branquignols de Robert Dhéry.
4.Premier petit rôle marquant ? Dans «La Traversée de Paris» (1956)
Si le césar du second rôle avait existé à l’époque, il l’aurait obtenu peut-être pour une scène de "La Traversée de Paris " de Claude Autan-Lara (1956) où il a une longue scène dans laquelle, avec son aplomb grandissant et l’esquisse de ses futurs grands personnages, il vole la vedette à Bourvil et Jean Gabin.
5.Premier rôle principal ? « Comme un cheveu sur la soupe» en 1957
Voilà bien un film quelque peu tombé dans l’oubli, signé Maurice Regamey. L’histoire est cocasse puisqu’un compositeur incompris et malheureux en amour (joué par de Funès, qu’on retrouve aussi au piano) paie des tueurs à gages pour l’aider à se suicider. Voilà toutefois qu’il reprend goût à la vie, cependant que les malfrats, eux, entendent bien aller au bout de leur contrat… Une comédie de 79 minutes qui obtiendra le prix "record du monde de rire".
6.Sa dernière pièce de théâtre: «La valse des toréadors»
On l’a un peu oublié mais Louis de Funès a beaucoup joué au théâtre et notamment la pièce "Oscar" de Claude Manier qu’il a joué dès 1959, dont Edouard Molinaro a tiré un film avec lui-même en 1967 et qu’il rejouera encore de 1971 à 1973 a u Théâtre des Champs Elysées de Paris, mis en scène par Pierre Mondy et avec son fils OIivier dans un second rôle.
Mais sa dernière pièce demeure "La Valse des toréadors" de Jean Anouilh, mis en scène par celui-ci, qu’il jouera avec Sabine Azéma 198 fois dès 1973 au Théâtre des Champs-Elysées. Il paraît qu’il allongeait la pièce d’un tiers par ses numéros comiques plus ou moins improvisés. Il devra interrompre la série en raison de premières alertes cardiaques. Sa carrière ensuite se limitera alors au cinéma, de façon beaucoup plus prudente et sous surveillance médicale serrée.
7.Il n’a reçu qu’un césar d’honneur en 1980
Les césars ne sont nés qu’en 1976, un peu tard pour couronner De Funès, même s’il est plus compliqué pour un acteur de comédie de décrocher la statuette.
En 1980, il reçoit toutefois un césar d’honneur que lui remet Jerry Lewis. Et cela quelques mois avant sa prestation dans " L’Avare " de Jean Girault qui aurait pu lui valoir une nomination.
8.Il devait jouer dans « Papy fait de la résistance»
Tout le monde a entendu parler du film "Papy fait de la résistance" (1983), réalisé par Jean-Marie Poiré avec l’é quipe du Splendid, d’après la pièce à succès du même titre.
Louis de Funès, flatté par l’hommage d’une nouvelle génération comique (Clavier, Jugnot et cie), avait accepté d’y jouer soit le papy, soit le demi-frère parodique d’Hitler, dénommé Ludwig von Apfelstruder.
Le comédien était allé voir la pièce et avait rencontré la troupe. Il savait comment il jouerait le personnage de Ludwig. Toutefois, alors que tout semblait sur les rails, Louis de Funès est décédé inopinément d ’un nouveau malaise cardiaque, le 27 janvier 1983. C’est Jacques Villeret qui reprendra le rôle.
Voilà ce qui explique que le film est dédié à sa mémoire.
9.Il est la plus grande influence comique de Benoît Poelvoorde
S’il est un comédien qui par son physique (même s’il est plus grand en taille) et par ses aptitudes à jouer des "petits chefs" évoque de Funès, c’est l e Namurois Benoît Poelvoorde.
Il déclarait au Nouvel Obs voilà quelques années: "Dans la comédie pure, de Funès est ma plus grande influence. Chez lui, tout est question de rythme. Son rapport au jeu est celui d’un musicien. Ce ne sont pas ses dialogues qui font rire mais sa façon de les balancer. De Funès, c’est une énergie pure, celle d’un très grand jazzman qui joue un thème un peu désuet. Il incarne mieux que personne l’autorité idiote. "
10.Le top 10 de ses succès au box-office français
On termine par le top 10 de ses plus gros succès sur le plan des entrées en France.
Pour mesurer l’ampleur de ces chiffres, sachez que "Titanic " de James Cameron (1 997) reste le numéro des entrées en France (21 774 181 entrées) devant "Bienvenue chez les Ch’tis " (2 008) avec 20 489 303 entrées. L’Astérix le plus vu ("Mission Cléopâtre"), c’est 14 millions d’entrées. Et les de Funès ?
1. " La Grande vadrouille" (1 966) - 17,3 millions 2. "Le Corniaud" (1 965) - 11,7 millions 3. "Le Gendarme de Saint Tropez" (1 964) - 7,8 millions 4. "Les Aventures de Rabbi Jacob" (1 973) - 7,3 millions 5. "Les Grandes vacances" (1 967) - 7,0 millions 6. "Le Gendarme se marie" (1 968) - 6,8 millions 7. "Le Gendarme et les extraterrestres" (1 979) - 6,3 millions 8. "Oscar" (1 967) - 6,1 millions 9. "L’aile ou la cuisse" (1 976) - 5,8 millions 10. "La Folie des grandeurs" (1 971) - 5,7 millions