"Everything Everywhere All at ONce": improbable mais vrai
Pensé par un duo de réalisateurs déjantés, « Everything Everywhere All At Once » est la sortie géniale de la semaine.
Publié le 18-07-2022 à 06h00
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C’est une grosse pépite qui arrive ce mercredi au cinéma, précédée d’un bouche-à-oreille enthousiaste venu des États-Unis. Everything Everywhere All At Once ( Tout, partout, tout à la fois , NDLR) commence pourtant comme un drame familial banal: l’histoire d’une famille chinoise de classe moyenne, dont le rêve américain s’est dilué dans les tâches quotidiennes. Ce jour-là, Evelyn, son mari Waymond, leur fille Joy, et Papy, ont rendez-vous aux impôts pour un contrôle fiscal. Quand soudain Evelyn est propulsée dans un univers parallèle, où elle découvre des versions alternatives de sa vie… À partir de là, le film bascule dans un voyage déjanté saupoudré d’humour absurde, entre combats de kung-fu, ratons laveurs qui parlent et explosions de confettis, tandis qu’Evelyn tente de sauver sa famille…
«Et si le héros était… une mère de famille?»
Mais qui a bien pu inventer tout ça? Everything Everywhere est né de l’imagination de non pas un, mais deux réalisateurs. Daniel Kwan et Daniel Scheinert se sont rencontrés à l’université et ont débuté dans le vidéoclip avant de pondre Swiss Army Man , premier opus tout aussi barré où Daniel Radcliffe joue… un cadavre. "Dans ce film-ci, au départ le héros était le mari, et on pensait à Jackie Chan. Et puis on a découvert combien il coûte! , nous explique en riant Daniel Kwan par écran interposé. Puis on s’est dit, et si le héros était une femme, une mère de famille? Direct, ça a débloqué un truc. Le scénario est devenu meilleur quand on a mis Evelyn au centre."
Star du cinéma d’action asiatique et ex-James Bond Girl, Michelle Yeoh est impressionnante dans le rôle. "Depuis nos débuts, on essaye de représenter des gens lambda dans une industrie qui d’habitude met en avant des corps parfaits et des danseurs sexy. Ici, une femme immigrée d’âge moyen en héroïne de film d’action, c’est inattendu, on voulait en faire quelque chose", complète Daniel Scheinert.
Mais derrière la science-fiction délirante, le film véhicule un message simple mais fort sur les liens familiaux et le pouvoir de la bienveillance. Peu importe l’univers dans lequel on est. Et c’est ce qui semble faire son succès: "La conversation tourne beaucoup autour des émotions… Et le kung-fu est la cerise sur le gâteau! Donc on a hâte que les gens en Belgique voient enfin le film au cinéma. On l’a fait pour que le public partage les rires, les cris, dans une même pièce tous ensemble." On prend les paris: de rire ou d’émotion, les larmes seront de la partie.
«Everything Everywhere All At Once», de Daniels. En salles ce mercredi.