Jurassic World: le monde d’après [CRITIQUE] - Le lifting raté des dinosaures
Le troisième volet de la nouvelle mouture s’éloigne encore un peu plus de l’esprit de l’original. Aïe, ça pique. Les yeux, surtout.
Publié le 07-06-2022 à 17h00
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Les grosses bêtes à écailles sont de retour dans nos salles. Ça fait trente ans que l’excentrique milliardaire John Hammond a ressuscité les lézards géants. Plus le temps passe et plus l’humanité se dit que les dinosaures auraient mieux fait de rester une espèce éteinte. C’est un peu pareil pour les films. Plus on avance dans la nouvelle saga, plus on souhaite qu’elle n’ait jamais existé.
Ce sixième épisode débute quatre ans après le précédent. Leur île détruite, les dinosaures crèchent désormais dans les centres commerciaux, parmi les êtres humains. Si les tricératops et autres herbivores ne posent pas trop de problème, les vilaines bêtes aux dents pointues comme le T-Rex, sont nettement moins adaptées à la cohabitation. Pour ne rien arranger, des sauterelles géantes déciment toutes les cultures. Il va donc falloir remettre de l’ordre dans tout ça.
Owen et Claire, les héros nouvelle génération, sont fidèles au poste. On ajoute cette fois une couche de nostalgie en rappelant les acteurs des premiers épisodes, Sam Neill et Laura Dern. Sans oublier le trublion Jeff Goldblum, déjà aperçu dans le précédent.
Malheureusement, ce renfort ne permet pas de sauver ce fiasco de la noyade. C’est toujours plus moche, plus brouillon et inutilement alambiqué. On commence par nous imposer un tour du monde et des courses-poursuites à la James Bond. On ajoute une dose de western, un peu plus de généticiens fous, une nouvelle forêt où planquer des dinos toujours plus agressifs et on secoue. Burps. C’est indigeste.
Il ne reste donc plus grand-chose de l’esprit du premier Jurassic Park. Celui où on découvrait, émerveillés, un parc d’attractions rempli de promesses d’aventure.
Une surenchère de laideur
À la place, on se retrouve avec des affreuses bestioles transformées en armes de guerre. Le charme des animatroniques a laissé la place à des images de synthèse formatées qui abusent des grosses dents. D’accord, ils ont de l’imagination pour mettre en scène ces fossiles ressuscités de façon inédite. Mais ils auraient pu le faire de manière plus subtile, en gardant le côté familial du divertissement.
On ne sait plus où donner de la tête dans cette agitation permanente, au milieu de cette surenchère d’explosions. Finalement, les dinosaures, c’est comme les Pokémons, on préfère s’en tenir à l’équipe de base, sans les évolutions boursoufflées.
Film d’action de Colin Trevorrow. Avec Chris Pratt, Bryce Dallas Howard et Sam Neill. Durée: 2 h 26.