Les derniers Pointculture en sursis pour 6 mois
Les six Pointculture de la Fédération Wallonie Bruxelles sont sur la corde raide. Au 30 juin, ils devront convaincre avec un nouveau projet.
Publié le 17-01-2022 à 17h36
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Six mois, pas un de plus. Au 30 juin, l’ASBL Pointculture (ex-Médiathèque) doit remettre un nouveau projet et convaincre la ministre mais aussi son cabinet et le pouvoir subsidiant. Il y a quelques années que ce service de prêt de CD’s, DVD’s et autres médias audiovisuels est en crise.
En cause, la consommation croissante de produits numériques qui lui a fait perdre ses adhérents et dégonflé son chiffre d’affaires. Fini les discobus: il reste six Pointculture en FWB, avec une centaine d’employés au total).
"Autrefois, nous dit un représentant du personnel, le subside du ministère représentait 30% de nos rentrées, aujourd'hui, c'est notre seule ressource, 6 millions d'€ par an ". Les centres ont déjà dû se réinventer, organisant concerts, conférences, expos. En 2019, il avait déjà été décidé de stopper l'activité de prêt (et donc l'achat de nouveaux médias). Certains centres avaient même soldé leur collection.
La ministre écolo Bénédicte Linard, fraîchement nommée, s’était émue de la situation, avait relancé prêt, achats et valorisation de la collection (celle-ci, énorme, est basée à Auderghem, et depuis peu accessible via les 500 bibliothèques de la FWB via le site Samarcande).
C’est clair, ça sent le plan social
Deux bonnes années plus tard, la situation reste inconfortable. "Fin juin 2021, explique le directeur général Tony de Vuyst, nous avons remis un nouveau contrat-programme, réalisé avec la collaboration tout le personne et qui devait prendre effet début 2022. Fin novembre, avec beaucoup de retard, nous avons reçu des avis négatifs des deux commissions chargées de l'examiner. Dans une ambiance lourde et sans explications claires.Dans le même temps, on nous a replacés sur l'année civile plutôt que l'année culturelle, qui va de juillet à juin. Ce qui nous a fait 3 millions de subsides dans la vie, nous obligeant à vivre sur nos fonds propres qui seront vite épuisés."
La ministre a pris acte du double refus mais refusé de trancher. Son cabinet a signé avec Pointculture une "convention transitoire" de six mois, au terme desquels il faudra rendre un nouveau projet. "Mais quel nouveau projet, puisque nous en avions déjà déposé un, et consenti une réduction du budget à 4,5 millions, ce qui sauvaiit le personnel?".
Bref, "ça sent le plan social ", alors que les agents ont consenti des efforts énormes ces dernières années pour acquérir de nouvelles compétences.
"Même si la FWB est exsangue, ce n'est sûrement pas évident pour la ministre de décréter la fin des Pointculture", nous souffle-t-on encore.
Une assemblée générale du personnelle est annoncée ce jeudi.