César 2021: une première pour Émilie Dequenne, un triomphe pour Dupontel
Albert Dupontel et son «Adieu les cons» ont décroché 7 césars sur 12 possibles lors d’une «édition du renouveau» marquée, outre son contexte sanitaire, par le sacre d’Émilie Dequenne après quatre tentatives infructueuses.
Publié le 12-03-2021 à 00h45
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C’est ce vendredi soir que l’an 1 de la nouvelle Académie des César, plus mixte, plus paritaire, débutait réellement, avec une 46e cérémonie particulière, aussi, pour sa configuration sanitaire: seules 130 personnes – les nommés et les invités choisis pour remettre les prix aux lauréats – avaient été autorisées à pénétrer dans la grande salle de l’Olympia, où Canal + avait décidé de maintenir la traditionnelle grand-messe du cinéma français qui a couronné, côté belge, Émilie Dequenne.
C’est, on le sait, à Marina Foïs qu’avait été confié le soin de jouer les équilibristes et d’animer cette soirée au cours de laquelle les différents intervenants n’ont jamais manqué d’affirmer, de façon plus ou moins élégante, le caractère essentiel de la culture.
Corinne Masiero toute nue
«Comme le Covid tue surtout les vieux, on a enfermé les jeunes et fermé les cinémas », a notamment lancé la maîtresse de cérémonie sur un ton caustique, en ouverture de l'événement. Elle a aussi lancé une vibrante déclaration d'amour au public, espéré dans les salles le plus vite possible, malgré ses défauts: «Même vos pop-corn, ils nous manquent! », a-t-elle osé.
"No culture, no future."
— CANAL+ (@canalplus) March 12, 2021
L'intervention (dé)culottée de Corinne Masiero en soutien aux intermittents. #César2021 pic.twitter.com/Uhd8ibEfgj
Un peu plus tard, divers intervenants sont venus dire l’importance de rouvrir, très vite, les lieux culturels. Le micro a notamment été tendu à des représentants du mouvement qui a entrepris, ces derniers jours, d’occuper bon nombre d’entre eux – à commencer par les théâtres – en guise de protestation.
L’actrice Corinne Masiero, chargée de remettre le césar des meilleurs costumes – qui n’est pas allé à notre compatriote Pascaline Chavanne -, a poussé la protestation plus loin encore en se déshabillant entièrement pour symboliser, mieux que n’importe quel beau discours, l’état de délabrement dans lequel se trouve prostré, aujourd’hui, le monde culturel.
Une opinion unanimement partagée par un aréopage moins agité qu’en 2020, quand Roman Polanski avait divisé le milieu du cinéma français. Et qui a quand même récompensé les quelques courageux qui ont sorti un film en 2021.
Le Splendid à l’honneur
Parmi eux, et alors que Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait (13 nominations) et Été 85 (12 nominations) faisaient office de grands favoris, c'est finalement Albert Dupontel qui est sorti grand vainqueur de cette édition du renouveau. Son film, Adieu les cons, a décroché 7 césars sur 12 possibles. Il a notamment remporté le césar de la meilleure réalisation, son deuxième déjà après celui remporté en 2018 pour son adaptation d'Au revoir là-haut, ainsi que le plus prestigieux, le césar du meilleur film.
Fidèle à lui-même, l'acteur et réalisateur n'était pas présent pour recevoir ses récompenses: « Classer des œuvres n'a aucun sens », nous confiait Dupontel en octobre dernier, au moment de la promotion de son film.
La soirée aura aussi été marquée par l'apparition, au (presque) grand complet, de la troupe du Splendid, venu cueillir un césar d'honneur dans une bonne humeur communicative et que l'on pensait appartenir au passé. Ou par le sacre, assez inattendu, de Laure Calamy, la Noémie de Dix pour cent, désignée césar de la meilleure actrice pour Antoinette dans les Cévennes.
Mais surtout, côté belge, par le césar de la meilleure actrice dans un second rôle, décroché par notre compatriote Émilie Dequenne. Révélée par Rosetta en 1999, elle avait déjà été nommée quatre fois par le passé, sans jamais décrocher la timbale. Elle s'impose cette fois au nez et à la barbe de Fanny Ardant et… Yolande Moreau pour sa participation à Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait, d'Emmanuel Mouret. Mais n'était pas présente, elle non plus, pour recevoir son prix.