Deux césars belges pour commencer
Début de soirée en fanfare, hier soir, à la salle Pleyel. Avec deux premiers césars belges lors de la première heure, attribués à Benoît Debie et au documentaire «Ni juge, ni soumise.»
- Publié le 23-02-2019 à 06h00
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Comme pour mieux jeter un pont avec les oscars, c’est avec un Kad Mérad déguisé en Freddie Mercury qu’a débuté, hier soir, la 44e cérémonie des césars. Le maître de cérémonie de cette édition 2019 a rapidement cédé le relais à Kristin Scott Thomas, la présidente, à charge pour la plus française des actrices britanniques d’officiellement ouvrir cette cérémonie.
Un début de soirée placé sous le signe de la jeunesse puisque, comme le veut la tradition, ce sont les espoirs qui ont d'abord été récompensés. Avec, tant pour le volet féminin que pour son pendant masculin, un seul film plébiscité: Shéhérazade, drame social dans lequel un jeune caïd sorti de prison et rejeté par sa mère s'improvise proxénète.
Sorti en France, mais pas (encore?) en Belgique, ce premier long-métrage de Jean-Bernard Martin (également désigné meilleur premier film) met en lumière deux jeunes acteurs encore amateurs: Kenza Fortas, 17 ans, et Dylan Robert, 18 ans, respectivement césar du meilleur espoir féminin et césar du meilleur espoir masculin. Une vraie réhabilitation pour le second, surtout, qui a réellement connu la prison avant d’être rattrapé par le cinéma alors qu’il entendait devenir carreleur.
Cette première partie de cérémonie a surtout vu la Belgique être mise à l'honneur. Avec d'abord Benoît Debie, sacré césar de la meilleure photographie pour sa participation aux Frères Sisters de Jacques Audiard. Benoît Debie, contacté pour évoquer cette première nomination en amont de la soirée d'hier, n'avait pas souhaité en parler, mais a bien dû se résoudre à monter sur la scène de la salle Pleyel pour y cueillir sa statuette. Celui qui nourrit une grande affection pour les réalisateurs marginaux, à l'instar d'un Gaspard Noé ou de son ami Fabrice Du Welz, avec qui il a collaboré sur Vinyan, a débuté comme assistant des frères Dardenne après des études à l'IAD.
Hier soir, c'est devant les tempes grisonnantes de Robert Redford, jeune retraité et césar d'honneur de cette 44e édition, qu'il a reçu cette récompense… juste avant Ni juge, ni soumise, documentaire sur l'atypique juge bruxelloise Anne Gruwez réalisé par le duo Yves Hinant-Jean Libon, deux «ex» de Strip-tease. Lesquels n'ont pas manqué à leur réputation, le second remerciant, sur scène, les «pèyes» qui avaient cru en ce projet.