Nicky Larson, Dragon Ball, Death Note: quand le cinéma occidental s’attaque aux mangas japonais
Nicky Larson et le Parfum de Cupidon, adaptation française du manga City Hunter, sort en salle ce mercredi 13 février. Focus sur ces mangas et animés japonais adaptés en prises de vues réelles par des réalisateurs occidentaux.
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Publié le 10-02-2019 à 09h00
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À l’annonce d’une adaptation française du célèbre animé japonais Cinty Hunter (Nicky Larson en français), les observateurs n’ont donc pas caché leur scepticisme. Mais Philippe Lacheau se considère comme un fan du matériau de base. Et après avoir bataillé pour obtenir les droits d’adaptation, il a vu son scénario adoubé par Tsukasa Hojo, créateur de City Hunter.
Un soulagement pour l’acteur-réalisateur de 38 ans qui a pu se lancer dans son rêve de gosse. Il faut dire que le Français a été biberonné par les animés japonais à l’époque de leur diffusion dans le Club Dorothée, sur TF1.
Dans cette histoire originale, qui sort sur nos écrans ce mercredi 13 février, Nicky Larson, un détective privé au penchant prononcé pour la gent féminine, doit récupérer le parfum de Cupidon. Un parfum qui rendrait irrésistible celui qui l’utilise.
Déjà sorti en France mercredi dernier, le long-métrage y a reçu des critiques mitigées. Le Journal du Geek y voit un «film drôle et sincère, réalisé par un passionné» tandis que Le Point, qui s'attendait «au film le plus nul de l'année», pointe «un délire adulescent complètement assumé». Le Monde, Première et GQ sont moins indulgents et critiquent une «comédie d'action poussive et laide», «proche du téléfilm» et qui «saccage un manga culte».
Si le grand public devrait apprécier le film, les puristes de City Hunter tremblent déjà. Et pour cause, ces adaptations occidentales de mangas et animés japonais à succès sont rarement des réussites. Focus sur quelques-unes de ces adaptations, souvent accusées de dénaturer l’œuvre originale.
«Dragonball Evolution»: un navet intersidéral
On commence par le pire du pire. Adapté du manga cultissime d’Akira Toriyama, «Dragonball Evolution» est souvent considéré comme l’un des plus mauvais films de tous les temps. Surjeu des acteurs, américanisation à l’extrême, effets spéciaux grotesques: rien n’est à sauver dans ce film de James Wong, sorti en 2009.
Face à ce désastre cinématographique, l’un des scénaristes s’était même excusé auprès des fans du manga. «Avoir ma signature sur quelque chose d’aussi mal reçu est déchirant et avoir reçu autant de lettres de haine m’a brisé le cœur», avait déclaré Ben Ramsey.
«Death Note»: mauvaise adaptation pour un mauvais film
Basé sur le manga éponyme écrit par Tsugumi Oba et dessiné par Takeshi Obata, Death Note est un film d’Adam Wingard, sorti sur Netflix en 2017.
Si le pitch du film est le même que celui de l’œuvre originale – un étudiant trouve un Death Note, dans lequel il suffit d’écrire le nom d’une personne pour que celle-ci meure d’une crise cardiaque – le reste du film s’en éloigne totalement, à l’image de Light qui passe du beau et brillant étudiant japonais au lycéen américain marginal et orphelin.
Critiqué pour le changement de caractère drastique des personnages par rapport au manga ou pour ses nombreuses incohérences scénaristiques, Death Note n’a pas été très bien reçu, avec notamment une moyenne de 4,5 sur 10 sur l’agrégateur de critiques, IMDb.
«Ghost in the Shell»: adaptation passable mais sans âme
Adapté du chef-d’œuvre cyberpunk de Masamune Shirow, Ghost in the Shell est un film sorti en 2017 et réalisé par Rupert Sanders. Situé dans un futur proche, il raconte l’histoire d’une humaine transformée en super-soldat cyborg dont la mission est d’arrêter de dangereux criminels.
Si les prouesses techniques du film ont été saluées par la critique, la faiblesse du scénario, le manque de charisme des personnages et le «whitewashing» de Scarlett Johansson, censée incarner une Japonaise, ont rebuté ces mêmes critiques.
«Speed Racer»: flop commercial devenu pépite sous-estimée
Réalisé par les sœurs Wachowski, auteures de la trilogie Matrix, Speed Racer est basé sur le manga du même nom sorti dans les années 60 et écrit par Tatsuo Yoshida. On y suit les aventures d’un jeune prodige de la course automobile qui découvre que le sport qu’il adore est gangrené par la corruption.
Pas trop bien accueilli à sa sortie, le film a fait un flop au box-office. Depuis lors, il a acquis un statut de film culte incompris. Certains le considèrent même comme l’un des films les plus sous-estimés de ces dernières années.
«Alita: Battle Angel»: pari réussi ou nouvelle déception?
Outre Nicky Larson, une autre adaptation de manga sort ce mercredi. Porté par James Cameron et réalisé par Robert Rodriguez, l’auteur de Machete, Sin City ou encore Spy Kids, «Alita: Battle Angel» est l’adaptation de Gunnm, un seinen de Yukito Kishiro publié entre 1990 et 1995.
Ce film réalisé grâce à la technique de performance capture suit les aventures d’une cyborg au corps d’adolescente qui doit lutter dans un monde post-apocalyptique ravagé par une guerre dévastatrice.
Déjà sorti dans quelques salles, le long-métrage a reçu des éloges pour ses effets spéciaux et ses séquences d’action, au point d’être qualifié par certains de «meilleure adaptation d’un manga». A contrario, les clichés, les longueurs et les incohérences du scénario ont été pointés du doigt.