Les films qu’il fallait voir en 2018
Toute l’année, chacun y va de ses coups de cœur, de ses étoiles, de ses tops, ses flops, ses pouces levés. Mais au bout du compte, un seul classement compte: le nôtre. Voici le résultat des votes internes pour l’année cinéma 2018. Le tout fait en l’absence d’un huissier et de la moindre objectivité.
Publié le 30-12-2018 à 11h00
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1. 3 BILLBOARDS, LES PANNEAUX DE LA VENGEANCE
Pourquoi il faut le voir
Parce que Frances McDormand, oscarisée début d'année pour sa performance (21 ans après Fargo!), est éblouissante en mère meurtrie et en quête de la vérité au sujet de sa fille, assassinée puis violée. Et parce qu'en jouant alternativement la carte de l'émotion et de l'humour, Martin McDonagh nous montre que tout est dans tout, évitant au passage la carte, et du cynisme, et du manichéisme. Bref, si vous voulez vous foutre des culs-terreux du fin fond de l'Amérique, ce n'est pas à cette porte-là qu'il faut frapper.
Pourquoi vous avez le droit d’hésiter
Parce que c’est violent, surtout psychologiquement. Et parce que le final, quoiqu’intelligent, peut sembler un poil tiré par les cheveux. Ou un cheveu tiré par les poils. On vous laisse choisir.
La critique publiée par Élise LENAERTS le 10 janvier
2. GIRL
Pourquoi il faut le voir
Si le combat gay n’est pas encore gagné, loin s’en faut, le transgenrisme est d’ores et déjà le nouveau tabou du XXIe siècle. Avec maturité et réalisme, le jeune (27 ans) Lukas D’Hont l’envoie valser le temps d’un film bouleversant, porté par un jeune acteur en état de grâce, Victor Polster.
Pourquoi vous avez le droit d’hésiter
Franchement, on ne voit pas. Allez, à la rigueur, parce que Lara n’est pas interprétée par un acteur-danseur réellement transgenre. Mais on chipote, là.
La critique publiée par Élise LENAERTS le 13 octobre
3. ROMA
Pourquoi il faut le voir
Parce que des souvenirs familiaux d’Alfonso Cuaron surgissent des questionnements universels saisissants, que vient sublimer un noir et blanc sublime d’intensité. Et puis, l’affiche est vraiment canon!
Pourquoi vous avez le droit d’hésiter
Parce que ce n’est disponible que sur Netflix. Et que derrière ce constat se pose, en filigrane, la question du libre accès à la culture. Va falloir qu’on en cause, Alfonso.
La critique publiée par Élise LENAERTS le 11 décembre
4. FIRST MAN
Pourquoi il faut le voir
Parce que ce n’est pas un énième film sur la conquête spatiale. Mais sur un homme qui va plus loin que nul autre pour faire le deuil de sa fille. Et cet homme, vous le connaissez, c’est Neil Armstrong, bien sûr.
Pourquoi vous avez le droit d’hésiter
Parce qu’on l’avoue: on est fada de Damien Chazelle depuis Whiplash, et plus encore depuis La La Land. Il n’est donc pas impossible que nous ayons perdu un brin d’objectivité à son égard. N’empêche, c’est (au moins) super.
La critique publiée par Michaël DEGRÉ le 16 octobre
5. JUSQU’À LA GARDE
Pourquoi il faut le voir
La manipulation et la violence domestique (tristement) ordinaires n’auront jamais été aussi bien montrées que dans ce film, puissant, de Xavier Legrand. Et dire qu’il ne s’agit que d’un premier film…
Pourquoi vous avez le droit d’hésiter
Parce que psychologiquement, le propos vous place en état de fragilité, ce qu’il faut pouvoir encaisser… surtout si l’on a déjà été confronté, directement ou indirectement, à pareille situation.
6. SANS UN BRUIT
Pourquoi il faut le voir
Un, deux, trois, le roi du silence commence: dans un futur post-apocalyptique, une famille vit avec pour seule règle de vie de ne pas faire le moindre bruit, histoire d’éviter les aliens qui les ont envahis. Une heure et demie sous tension maximum pour un thriller parmi les plus prenants de ces dernières années. Ceci n’est pas (que) de la SF.
Pourquoi vous avez le droit d’hésiter
Parce que tout le monde ne goûte pas ce type de programme, anxiogène au possible. Si vous tremblez déjà devant un vieux Alien, oubliez.
La critique publiée par Élise LENAERTS le 7 mai
7. LE GRAND BAIN
Pourquoi il faut le voir
Pour voir Mathieu Amalric en maillot. Et Benoît Poelvoorde. Et Guillaume Canet. Et Jean-Hugues Anglade (big up). Et, plus encore, Philippe Catherine. À lui seul, il vaut le prix du ticket.
Pourquoi vous avez le droit d’hésiter
La première partie du film, son ton doux-amer, limite déprimant, peut effrayer un chouïa. Mais la suite est un tel hymne à la joie qu’il serait sot de ne pas passer par-dessus.
La critique publiée par Élise LENAERTS le 23 octobre
8. HOSTILES
Pourquoi il faut le voir
Le western de Scott Cooper a la beauté plastique de ses plus prestigieux devanciers. Mais le fait subtilement, sans circonscrire la monstruosité à une seule communauté.
Pourquoi vous avez le droit d’hésiter
Parce que c’est «Batman» Christian Bale qui en est la tête d’affiche. Et que sans sa batmobile et avec une vilaine moustache comme celle-là, il en jette tout de suite moins.
La critique publiée par Élise LENAERTS le 28 mars
9. CALL ME BY YOUR NAME
Pourquoi il faut le voir
Parce les premiers émois sont universels, qu’ils soient hétéros ou homosexuels.
Pourquoi vous avez le droit d’hésiter
Le personnage principal se prénomme Elio, tout de même. Manquerait plus qu’il porte le nœud pap’.
La critique publiée par Élise LENAERTS le 14 février
10. READY PLAYER ONE
Pourquoi il faut le voir
Parce que Spielberg va au-delà des références, très à la mode, aux eighties. Mais livre un vrai récit d’anticipation tiré d’un roman qui s’était lui-même inspiré de… l’univers de Spielberg. La boucle est bouclée, en somme. Mais avec brio.
Pourquoi vous avez le droit d’hésiter
Il faut être honnête: Spielberg n’est plus frappé de cette grâce qui transformait chacun de ses projets en pépites. Logique, donc, que vous hésitiez à plonger dans son monde virtuel. On vous encourage à vaincre ces craintes.
La critique publiée par Élise LENAERTS le 28 mars