Cauchemar en apesanteur
Dans une station spatiale, Jake Gyllenhaal et Ryan Reynolds tentent de sauver leur peau face à une créature pêchée sur Mars. Un amuse-bouche en forme de thriller glauque, avant la suite d’Alien.
Publié le 14-04-2017 à 19h20
Depuis le succès de Gravity, le cinéma de science-fiction se porte plutôt bien, merci. On se souvient, début de cette année, du formidable Premier contact de Denis Villeneuve. Une réflexion sur la communication dans un écrin de mystère extraterrestre à l'ambiance suffocante. Dans un autre style, Seul sur Mars avait, lui, tiré avantageusement parti des techniques numériques pour un récit de survie en milieu hostile. Mais si ces films ont en commun la présence de combinaisons spatiales dernier cri, ils sont animés par des intentions et des influences différentes.
Alien en liberté
Alors que Premier Contact tirait plus du côté Rencontre du troisième type, le film de Daniel Espinosa s'apparente, lui, à un petit frère d'Alien, avec lequel il partage, sans le cacher, l'angoisse du thriller en huis clos. Soit l'histoire d'une équipe de scientifiques chargée de réceptionner une capsule contenant un échantillon récupéré sur Mars. Lequel révèle un organisme unicellulaire qui se développe en une charmante bestiole en forme d'étoile. Un bébé qu'on baptise Calvin.
La créature grandit et fascine les scientifiques qui l’observent tels des parents béats. Et puis, bah, ça dégénère bien sûr. Le mignon petit être se transforme en terreur visqueuse dotée d’une poigne de fer et de l’intelligence d’un Einstein maléfique. Les sas de sécurité ne parviennent plus à le contenir et Calvin se promène dans la station, sans laisse.
Derrière toi! Trop tard…
À partir de ce moment-là, le réalisateur mise tout sur le suspense. Nettement moins profond, que Premier Contact, Life fait monter la tension à mesure que cette affreuse chose se balade dans la station spatiale. On sait que ça sent le sapin pour la plupart des membres de l'équipe, mais on se prend rapidement au jeu. Le «cache-cache alien» titille notre côté claustrophobe, sans chercher à pousser une quelconque réflexion. La trame est simpliste, donc, mais sert essentiellement de vecteur à un thriller spatial penchant du côté du gore. À ce propos, l'imagination des scénaristes, quand il s'agit de zigouiller quelqu'un, force parfois le respect.
Les gaillards ont, en revanche, été moins inspirés niveau dialogues ou écriture des personnages. Là encore, tout le monde se met au service du suspense. Nos amis astronautes ne sont finalement là que pour se faire trucider par Calvin, nul besoin de leur inventer une vie ou une vraie personnalité. Pour de brillants scientifiques, ils sont parfois un peu con-con, mais soit. Sans grands effets de manche, ni prétention démesurée, Daniel Espinosa signe donc un thriller de bonne facture qui remplit sa part du contrat. Un petit amuse-bouche pour les amateurs du genre. En attendant de remettre le couvert avec Alien: Covenant en mai prochain.
Science-fiction de Daniel Espinosa. Avec Jake Gyllenhaal, Ryan Reynolds et Rebecca Ferguson. Durée: 1 h 44.