Apocalypse now
Ce que ça raconte
Publié le 14-04-2017 à 21h23
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Un médecin et une directrice d’ONG s’aiment. Malheureusement, leur combat contre les conflits qui font rage au Liberia et au Soudan du Sud fait qu’ils passent de «en couple» à «c’est compliqué». Wren Petersen (Charlize Theron), va alors constamment rappeler au spectateur (presque tous les quarts d’heure), en mode face caméra, que la guerre c’est atroce et que l’Occident s’en fout, que c’est honteux de s’en foutre. Voilà, grosso modo, «ce que ça raconte».
Ce qu’on en pense
«Peut-être le plus mauvais film du monde»: cette phrase pêchée dans la presse au lendemain de la projection du film au Festival de Cannes 2016, reflète bien l'avis général de la critique cinéma ce jour-là. Mais pourquoi le film de Sean Penn – qui a pourtant réalisé l'excellent Into The Wild – est-il aussi raté?
Un mot: pas crédible (oui, ça fait deux). Impossible de croire à ce récit tant le résultat est franchement ridicule voire indécent. De la longue liste des moments gênants qui jalonnent le film (notamment une série d'effets de caméra qui donnent le tournis) les premières secondes constituent probablement l'un des sommets lorsqu'une voix off compare d'un ton mièvre les turpitudes de la guerre aux vicissitudes de l'amour: «La violence de la guerre n'est comparable qu'à la brutalité des rapports entre un homme [pause] et une femme! Qui s'aiment d'un amour impossible».
Nous n’avons rien, bien sûr, contre le message de fond, humaniste, nous sommes même bien d’accord avec le fait que la guerre est atroce, et l’Occident souvent inerte. Malheureusement, la mièvrerie l’emporte largement sur l’actualité, pourtant poignante, du Libéria et du Soudan du Sud. Au clap de fin, on n’est pas plus documenté sur le sujet.
Romance de guerre de Sean Penn. Avec Charlize Theron et Javier Bardem. Durée: 2 h 12.