BILLET PARENTS | Harcèlement: le message passe !

Le mail qui est tombé dans ma boîte ce matin n’était pas des plus agréables: l’école de mon ado de 14 ans m’informe qu’un cas grave de harcèlement a eu lieu dans l’année de ma fille, via le groupe WhatsApp créé par des élèves de 2e année secondaire et qui compte 90 membres, tous de l’école.

Par Sabine Lourtie
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Une élève a été invectivée violemment par message pendant la nuit, de manière collective: insultes, menaces de mort… Bien que les faits se soient déroulés en dehors de la sphère scolaire, l’école a pris les choses en main, avec ce mail donc mais aussi en convoquant les élèves impliqués. Une plainte a été déposée. Des sanctions devraient être prises.

Voilà, on y est. Dans ce qui a de plus "noir", de plus "sombre", au sein d’une école. Le harcèlement, cette bête maléfique, silencieuse et qui peut prendre toutes les formes. Et ma fille ? Elle m’a rassurée: oui, elle connaît l’existence de ce groupe WhatsApp mais non elle n’en fait pas partie ("je ne le sentais pas, ça annonçait des dérives"), non, elle n’a pas eu vent de ce lynchage ("sinon, j’en aurais parlé, maman !") et oui, elle aussi a été super-choquée. Ouf, les premiers remparts sont bien dressés dans sa tête.

Mais j’avais quand même envie de rebaliser avec elle (et son frère de 12 ans) les contours de ce fléau. Et ils m’ont impressionné. Les trois critères qui définissent le harcèlement, ils les connaissent: des faits de violence "volontaires", "répétitifs" et qui mettent en jeu le "pouvoir" de l’un sur l’autre. Le petit frère était même capable de me lister les différents types de harcèlement: physique, verbal, psychologique, via le racket, via les écrans. En cherchant ensemble, on en a encore trouvé d’autres: le harcèlement de rue, sexuel, professionnel…

Quand on est parents, on se dit qu’on n’arme jamais assez ses enfants pour tout ça… Mais ici, je me rends compte (et les miens me l’ont confirmé) que cette thématique, ils l’ont déjà débattue de nombreuses fois et dans plusieurs sphères autres que la maison: à l’école, dans leurs activités sportives, dans des films, via des campagnes de sensibilisation, avec les copains… C’est finalement plutôt rassurant de voir qu’ils ont relativement bien intégré, digéré. Oui, le message est passé.

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