Zidani et Laetitia Mampaka préfacent Namur is a joke : “Les hommes ont le droit d’être bedonnant” (vidéo)
Namur is a joke débute ce jeudi soir, avec pas mal d’humoristes féminines à l’affiche. On en a rencontré deux d’entre elles.
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Publié le 23-03-2023 à 07h00
Carole Matagne, Morgane Cadignan, Laetitia Mampaka, Serine Ayari, Véronique Gallo Zidani et d’autres encore l’humour se conjugue au féminin sur l’affiche de Namur is a joke. L’occasion d’en discuter avec Zidani, qu’on ne présente plus, et Laetitia Mampaka qui est occupée à faire son trou sur scène.
Zidani, tout d’abord, quel regard portez-vous sur cette nouvelle génération qui débarque ?
Zidani : Je trouve évidemment chouette que la parole se libère. Il y a de plus en plus de femmes sur scène, mais il y en a également de plus en plus dans la vie de tous les jours qui occupent des places importantes. Cela fait partie de l’évolution de la société. Mais il y a toujours eu beaucoup de femmes humoristes. Selon moi, c’est la continuité. Je ne peux donc porter qu’un regard positif, bienveillant et heureux sur toutes ces femmes qui envahissent l’espace public.
J’ai été surtout influencée par le fait qu’elles ont montré que tout ça était possible.
Laetitia, qu’est-ce que ces pionnières de l’humour vous ont apporté dans votre travail ?
Laetitia Mampaka : J’ai été surtout influencée par le fait qu’elles ont montré que tout ça était possible. Je dirais qu’elles nous laissent un chemin, qu’on en ait conscience ou pas, il y a des difficultés qu’on ne connaîtra pas parce qu’il y a d’autres personnes qui sont passées avant nous. C’est en quelque sorte une ingratitude positive, parce qu’il y a des difficultés que je peux entendre chez mes aînées que je ne vis pas, ou plutôt que je ne sens pas de la manière dont elles l’ont ressenti. Aujourd’hui, on ne se pose pas la question si une femme peut-être drôle ou pas. On ne se pose plus la question s’il faut en mettre une à l’affiche ou pas. Peut-être qu’il y a une époque où on se posait ces questions-là. On n’est pas énormément, mais il y en a, il y en a eu et il y en aura.
A l'affiche de Namur is a joke, Pablo Andres présentera son nouveau spectacle : « Sur la scène, on ne peut pas tricher » (vidéo)Est-ce difficile de faire carrière dans l’humour ?
L. M. : Oui, parce qu’on se donne l’envie et l’audace de se projeter sans vraiment savoir. Mais c’est finalement ce que j’aime dans ce métier. Rien n’est sûr. Quand j’ai commencé, je ne savais pas si j’allais rester deux ou trois mois, cela fait trois ans désormais.
Le temps a fini par vite passer, mais je ne sais pas si ça a été plus dur pour moi qu’un autre.
Z. : J’ai fait ce métier parce que je voulais le faire. Le temps a fini par vite passer, mais je ne sais pas si ça a été plus dur pour moi qu’un autre. Malgré tout, dans beaucoup d’émissions, il y a trop peu de femmes aujourd’hui encore et celles-ci doivent avoir des profils assez léchés. Les hommes ont le droit d’être bedonnant, d’être chauve, etc. Les femmes ont intérêt d’avoir une image plus parfaite. Il reste donc encore beaucoup de boulot.
L’arrivée des réseaux sociaux a-t-elle changé quelque chose ?
Z. : Moi, je viens d’une époque où il n’y en avait pas. Désormais, les réseaux, les écrans se sont démultipliés. Ça veut dire qu’on doit produire beaucoup plus, être à la page. Les réseaux, ça prend beaucoup de temps, mais c’est un moyen de communication essentiel aujourd’hui.
Namur is a joke, le festival de GuiHome revient à Namur : “Si le Namurois n’est pas drôle, il adore rire”Et pour une jeune artiste ?
L. M. : Il ne faut pas perdre de vue qu’on peut sortir du lot sur internet, mais aussi sur scène. Les réseaux augmentent juste ce que l’on est et multiplient le parcours que l’on doit faire parce que ça atteint énormément de personnes, parfois peut-être trop vite. On peut buzzer en une vidéo. Il faut prendre ça en compte dans nos paramètres quand on commence. Après, il ne faut pas non plus oublier le côté physique et la chaleur humaine. Rien ne vaut une scène. Je dis ça pour ceux qui aiment bien un artiste sur les réseaux, si cette personne a un spectacle, il faut aller la voir. Ce n’est pas la même ambiance, ni le même humour.
Ceux qui aiment bien un artiste sur les réseaux, si cette personne a un spectacle, il faut aller la voir.
De l’humour, mais aussi des concerts
Le festival Namur is a joke débute ce jeudi soir jusqu’à dimanche inclus. Pour les retardataires, il est malheureusement trop tard pour de nombreux spectacles déjà sold-out (Arnaud Tsamere, Nicolas Lacroix, Inno JP, Renaud Rutten, etc.) Il reste par contre des places pour plusieurs autres spectacles comme : Vincent Dedienne, Zidani, Pablo Andres ou encore Laetitia Mampaka (la liste complète est à découvrir sur le site du festival).
C’est une façon de leur dire que le festival est aussi fait pour eux.
Par ailleurs, à côté de la programmation humoristique, les organisateurs ont prévu quelques concerts. “Pour le public qui est moins fan d’humour, mais qui a quand même envie de nous rejoindre, nous confiait GuiHome, le boss du festival. C’est une façon de leur dire que le festival est aussi fait pour eux. ”
C’est une programmation presque exclusivement belge qui est annoncée avec notamment Pierre De Maere, Doria D, Juicy, les Bruxellois Ico ou Todiefor ou encore le Gaumais DJ A.R.T.
Pour les infos et les tickets, rendez-vous sur le site du festival : www.namurisajoke.be
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