Rencontre avec Baptiste Lecaplain, papa mais toujours survolté
Baptiste Lecaplain passe par la Belgique avec "Voir les gens", un troisième spectacle dans lequel il parle, entre autres, de son rôle de papa. Rencontre.
Publié le 24-02-2023 à 08h00
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Il aime manier l’absurde, faire des digressions qui rendent hilare la salle. L’humoriste Baptiste Lecaplain vient rendre visite à son public belge avec Voir les gens, un troisième spectacle dans la veine des précédents, mais avec quelques différences.
Baptiste Lecaplain, il y a eu un grand changement dans votre vie depuis le dernier spectacle, vous êtes devenu papa. Vous en parlez sur scène ?
Oui, je parle un peu de ça. Voir les gens, c’est surtout moi sur scène qui fait des blagues. Il y a un peu la recette des deux précédents spectacles, c’est très énergique, très absurde mais il y a aussi beaucoup d’authenticité. Je trouvais que le deuxième spectacle était très autobiographique et, en fait, sans le vouloir, le troisième l’est beaucoup plus. Il est plus intime parce que je parle très brièvement de la paternité, de choses bien précises sur ce que ça a changé dans ma vie, surtout dans ma vie intime avec madame. Ça change beaucoup, faut s’adapter ! (rires). Et puis je parle d’épisodes de ma vie que j’ai pu vivre avec ma compagne, d’infidélité notamment. Je ne voulais pas faire un énième sketch d’un humoriste qui a été papa et qui raconte ce qui a changé parce que je trouve que le spectacle Mother Fucker de Florence Foresti était vraiment brillant. Passer derrière c’est très dur.
Maintenant que vous êtes papa, ce spectacle, c’est le spectacle de la maturité ?
C’est une forme de maturité parce que c’est une façon d’écrire différente, je l’ai écrit avec Florent Bernard qui est un coauteur brillantissime, un grand scénariste (NDLR: il a coécrit la série La Flamme ) et futur réalisateur. Il m’a vraiment sorti de ma zone de confort. Il m’a dit: "Je sais que tu as tendance à partir d’une idée drôle et l’étirer mais j’aimerais bien qu’on structure le spectacle, qu’on trouve des thèmes et qu’on écrive ensuite dedans. " Moi, ça m’a tétanisé au début. En fait, ça a été du pain béni parce que ça m’a vraiment requinqué. Si je n’avais pas répondu à sa sollicitation j’aurais fait un spectacle beaucoup plus calqué sur les deux précédents et je pense que ça aurait été moins bien. C’est une nouvelle forme et j’adore cet exercice, je trouve ça vraiment chouette de tendre vers quelque chose d’autre.
Mais vous gardez votre style.
Les digressions, le côté absurde et énergique, je n’y manquerai jamais, j’aime trop ça. Même si j’ai une base écrite plus droite, il y a toujours un moment donné où j’aime incarner les personnages. J’aime bien mouiller ma chemise sur scène. Je suis admiratif de certains comme Blanche Gardin qui arrivent à rester statiques derrière un micro et foncent sur le texte. Je serais incapable de le faire. J’aime jouer, surtout dans un théâtre. L’écrin me porte, je trouve qu’il y a un truc très excitant. J’ai un profond respect et une profonde admiration pour le côté scène-théâtre. Il y a un rituel que je trouve très beau, les gens qui s’installent dans la salle, regardent, apprécient la beauté de l’endroit. C’est peut-être parce que je n’ai jamais fait de théâtre et que j’y accède comme ça avec mon spectacle.
Une envie de changer de discipline ?
Non, aucune envie de prendre des cours de théâtre ou de jouer du classique. On m’en a proposé mais j’ai refusé parce que je ne me sens pas légitime du tout. On m’a fait plusieurs propositions sympas, de comédies à plusieurs, ça me titille un peu. Mais quand j’ai envie de jouer avec des copains j’ai Jérémy Ferrari et Arnaud Tsamère qui sont extrêmement brillants et extrêmement sympathiques.
Le 24 mars au Cirque Royal, le 16 novembre au Théâtre Royal de Mons. www.odlive.be