La CGSP de la RTBF s’attaque à « C’est vous qui le dites »
La CGSP RTBF remet en cause le débat sur la peine de mort qui s’est tenu dans " C’est vous qui le dites ". Elle demande un encadrement plus journalistique.
Publié le 02-02-2023 à 18h15 - Mis à jour le 02-02-2023 à 18h26
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Une polémique autour de l’émission C’est vous qui le dites, diffusée tous les matins entre 9 et 10 h 30 sur VivaCité a lieu depuis quelques jours au sein même de la RTBF. Si ce n’est pas la première fois que l’émission de libre antenne fait des vagues, c’est l’origine de la plainte qui peut surprendre. C’est en effet la CGSP RTBF qui a décidé de relayer dans un communiqué publié sur sa page Facebook les griefs "d’une partie du personnel de la RTBF, parmi lesquels plusieurs journalistes" pour remettre en cause la façon dont a été traité le débat sur la peine de mort lors de l’émission du 24 janvier dernier. Il faisait suite à l’enquête Noir-Jaune-Blues menée par Le Soir et la RTBF dont il ressortait que 52% des personnes interrogées étaient favorables à plus de répression dans notre société, et 89% d’entre elles étaient favorables au fait de rétablir la peine de mort dans certains cas.
Avis plus que tranchés
Il ne faut pas être grand clerc pour deviner que le débat a donné lieu à l’expression de certains avis plus que tranchés à l’antenne. Dans son communiqué, la CGSP indique qu’une auditrice a fait état "de son souhait de mettre à mort elle-même des toxicomanes".
"Nous avons été stupéfaits de voir que le débat pouvait glisser, sans filtre ni intervenants qualifiés, vers l’expression de préjugés simplistes", note la CGSP. L’organisation syndicale reproche que les appels soient mal filtrés "par manque de moyens ou de professionnalisme" et demande à tous les citoyens qui partagent cet avis de demander à la direction de la RTBF que ce type de débat soit désormais encadré par des journalistes sous l’autorité de la direction de l’Information.
Deux journalistes en studio
Nous avons réécouté la séquence incriminée. Ce que ne dit pas la CGSP, c’est que la parole a été donnée à Alexis Carantonis, rédacteur en chef du site internet de La Dernière Heure et à Xavier Guilitte, journaliste et producteur à la RTBF, afin de recadrer le propos. Elle a également été donnée à un autre auditeur qui avait un avis diamétralement opposé. L’animateur Cyril Detaeye a lui-même réagi en indiquant qu’il existait "des peines de prison". Et finalement, il mettra fin à la prise de parole en indiquant que ce n’est pas le travail des gardiens de prison "de rendre la justice". Par contre, on comprend que l’on puisse s’interroger sur la tenue d’un tel débat dans une émission de libre antenne, avec les risques de dérapage que cela comporte. Mais est-que l’animateur a mal fait son boulot pour autant, comme le dénonce la CGSP ? Il existe un Conseil de déontologie journalistique pour trancher ce genre de question.
Du côté de la direction de la RTBF, on ne remet pas en cause le travail de Cyril Detaeye. "C’est une émission d’intérêt public, c’est un espace ou l’on peut parler de cela, en dehors des réseaux sociaux qui enferment et n’apportent aucune position contradictoire", nous indique Axelle Pollet, porte-parole de la RTBF.