Ce dimanche soir sur La Une, immersion dans les années de plomb avec la série « 1985 »
Ce dimanche 22 janvier soir, La Une et la VRT diffusent simultanément les deux premiers épisodes de " 1985 ", série qu’elles ont coproduit et qui aborde le dossier des Tueurs du Brabant. Une réussite.
Publié le 20-01-2023 à 09h00 - Mis à jour le 22-01-2023 à 09h00
C’est un petit événement dans le monde de la télévision belge: dimanche soir, La Une et la VRT diffuseront simultanément la même série. Il s’agit de 1985, une coproduction entre les deux chaînes publiques réalisée par le réalisateur flamand Wouter Bouvijn ( The Twelve) et créée par Willem Wallyn ( The 16, All of Us).
Le scénario a pour toile de fond les années 80 en Belgique et le dossier tentaculaire et irrésolu des tueries du Brabant, qui a fait 28 morts et des dizaines de blessés. Au cours des huit épisodes, on va suivre le destin de trois jeunes amis – Vicky, son frère Franky et le meilleur ami de ce dernier, Marc – qui entament un nouveau chapitre de leur vie. Alors que Vicky est une étudiante progressiste à la VUB, les deux garçons vont rejoindre la gendarmerie à Bruxelles, dans un contexte où ce corps d’élite est gangrené par un groupuscule d’extrême droite et des dossiers pourris.
En visionnant les épisodes, on pense inévitablement au film de Marco Tullio Giordana, La Meglio Gioventù, sorti en 2003, qui suivait le destin de deux frères dans les années 70, 80 et 90 en Italie. Une référence qui flatte le réalisateur flamand. "Quand j’ai lu le scénario de Willem, c’était à la fois choquant et émotionnel. Mais ce qui m’intéressait surtout, c’était l’aspect émancipation de ces trois jeunes qui quittent la Flandre pour vivre à Bruxelles et perdre leur innocence à cause des événements tragiques qu’ils vont vivre."
« Points noirs dans notre histoire »
S’il y a évidemment une part de fiction, chaque épisode aborde un dossier distinct. Le premier épisode, par exemple, est consacré à l’affaire François, du nom de ce commandant de la gendarmerie spécialisé dans le trafic de drogue qui n’utilisait pas toujours des méthodes très légales. Le deuxième volet, lui, aborde le dossier Pinon, dans lequel on a soupçonné plusieurs personnalités de participer à des ballets roses. "Tous ces faits sont vraiment de gros points noirs dans l’histoire judiciaire de notre pays", poursuit le réalisateur, qui est né en 1987 et qui a donc dû se plonger longuement dans le dossier pour en maîtriser tous les développements.
La gendarmerie en prend pour son grade, "mais on essaye d’être justes, tempère Wouter Bouvijn. Il y a des bons flics et des mauvais flics, comme aujourd’hui d’ailleurs. Au final, toute cette histoire est incroyable. Il y a eu un État dans l’État. Mais notre objectif n’est pas de donner une solution à l’enquête. C’est à chaque téléspectateur de se faire son opinion. Qui a été le cerveau de tout ça ? Je ne sais pas…"
Les décors sont extrêmement fidèles à l’époque et la bande-son – dont l’entêtant Oh la la la ! d’Arno en intro – nous replonge dans ses années de plomb. La coproduction entre les deux chaînes a permis d’avoir les moyens de ses ambitions. Elle a également permis aux acteurs et techniciens des deux communautés de mieux se connaître. "Sur le plateau, nous avons vraiment formé une famille, confie le réalisateur, qui a été conquis par l’expérience. Tout le monde a voulu faire de son mieux. Et j’espère vraiment que cette série est le point de départ d’autres coproductions entre Flamands et francophones. Cela m’a donné le sentiment de travailler sur un projet international."
Projetée l’an dernier au festival CanneSéries, 1985 a reçu un accueil très positif. StudioCanal a acheté les droits de diffusion à l’international.
La Une, dimanche 22/01, 20.50. Une série podcast est également disponible sur Auvio.