Les Musées royaux des Beaux-Arts en chantier
Après les tensions survenues au sein de l’institution, les MRBAB enclenchent une phase de grands chantiers qui ne seront pas que sociaux.
Publié le 19-01-2023 à 20h00 - Mis à jour le 19-01-2023 à 21h39
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Ébranlés par un climat de travail plutôt tendu, dénoncé par une partie des employés, les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique font face. Du moins, son directeur Michel Draguet, directement visé, prend-il la défense de son personnel lors du traditionnel bilan annuel: "les équipes ont travaillé dur, sans doute trop dur, pour maintenir la qualité d’accueil du public".
L’occasion pour le directeur d’attirer l’attention sur les chiffres de fréquentation des musées "qui retrouvent une situation analogue à celle de 2017-2018", avec 652 249 visiteurs. Des chiffres qui auraient pu être encore meilleurs sans le variant Omicron qui aura essoufflé les visites en début d’année.
Mais on est encore loin du million de curieux attirés en 2019 par l’institution (qui comprend notamment les musées Magritte, Fin-de-Siècle, Wiertz ou encore Old Masters).
S’appuyant sur cette fréquentation et la baisse structurelle du nombre d’équivalents temps plein (-22% en 15 ans), Michel Draguet trouve une des explications aux tensions au sein des MRBAB. "On ne peut indéfiniment demander aux équipes de faire plus avec moins", pointant le déménagement exigeant des collections qui se profile à l’horizon.
Car 2023 sera une année charnière pour les MRBAB. Des améliorations doivent tout d’abord être amenées très prochainement au musée Magritte: amélioration des conditions de présentation des œuvres, optimisation de l’accueil et correction des problèmes inhérents au bâtiment sont au programme.
Et la prochaine phase de rénovation du bâtiment principal devrait être enclenchée en 2025, si la note rendue en ce sens auprès du ministre de tutelle obtient validation après son passage en Conseil des ministres dans les prochaines semaines. "Il faut compter environ un an et demi pour déménager les 3 400 œuvres: nous ne pouvons pas attendre l’aval du ministre pour planifier ce déménagement, poursuit Michel Draguet. Et si nous n’obtenons pas le feu vert pour réaliser ces travaux, qui ne sont pas pharaoniques, et bien tant pis: nous en profiterons tout de même pour revoir l’accrochage des œuvres et nous continuerons à travailler modestement, comme aujourd’hui."
Un mandat renouvelé ?
Des travaux, un déménagement, des pressions sur le personnel et une situation économique loin d’être favorable: c’est dans ces conditions que le mandat du directeur devra ou non être renouvelé. "Je vais être très clair sur ce sujet: mon mandat prend fin le 30 avril. J’ai remis mon rapport d’autoévaluation qui devrait être elle-même évaluée par deux évaluateurs distincts dans les prochaines semaines et j’ai un entretien programmé en février."
En attendant, les musées ont déjà prévu un programme ambitieux pour l’année 2023. Reste à savoir s’il sera chapeauté par la même équipe de direction ou non.