Ludivine Sagnier, reine des abeilles de «La Ruche»
Vue cette année dans « Adieu Paris » et « Lupin » sur Netflix, la comédienne française incarne une mère de famille bipolaire dans « La Ruche » de Christophe Hermans.
Publié le 31-05-2022 à 06h00 - Mis à jour le 31-05-2022 à 14h13
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Les liens familiaux et sont au centre de La Ruche , en salles ce mercredi. Dans ce film du réalisateur Christophe Hermans, Ludivine Sagnier incarne Alice, une mère de famille qui vit à Liège avec ses trois filles Marion (Sophie Breyer), Claire (Mara Taquin) et Louise (Bonnie Duvauchelle). Ces dernières ont appris à composer avec la maladie de leur mère: atteinte de bipolarité, Alice est en proie à des humeurs contradictoires, entre moments de tendresse et accès de colère incontrôlés. Un rôle intense pour la comédienne française dans ce film 100% belge produit par les Liégeois de Frakas Productions.
"Je ne suis pas familière avec la bipolarité, ni moi ni personne dans mon entourage ne connaît ça. Mais on a beaucoup discuté en amont avec Christophe, sur l’approche théorique du film, la façon de raconter, dans un style documentaire à la Maurice Pialat, qui m’a donné envie" , nous explique Ludivine Sagnier. Pour l’approche pratique, elle s’est rendue à Bruxelles pour assister à des groupes de parole avec des personnes atteintes de la maladie. "Je leur dois beaucoup, nos échanges et discussions ont nourri mon interprétation. J’avais envie de leur faire honneur, de ne surtout pas tomber dans la caricature , note l’actrice. Alice est un personnage solaire, je voulais qu’on puisse s’identifier à elle, à son humanité."
Mère et filles
Cependant, dans le rôle d’Alice, Ludivine Sagnier a trouvé des échos avec sa propre vie: "Paradoxalement, je me suis sentie aussi proche du rôle, car je suis moi-même mère de trois filles." L’une des trois est d’ailleurs à l’écran: fruit de sa relation avec l’acteur Nicolas Duvauchelle, la jeune Bonnie Duvauchelle, 17 ans, incarne Louise dans le film. La jeune fille avait déjà fait une apparition en 2011 dans Les Bien Aimés de Christophe Honoré, où jouait déjà sa maman. "C’est moi qui en ai parlé à Christophe , poursuit Ludivine Sagnier. Il manquait une comédienne pour le rôle de Louise, alors je lui ai montré une photo de Bonnie: il était tout de suite partant. Bonnie a lu le scénario, ça lui a plu, et on est venues en Belgique passer une journée d’essais. On a tourné des scènes difficiles, parfois improvisées, c’était un vrai casting! Dans le train du retour, elle m’a dit: “Maman, je suis épuisée, mais j’ai envie de le faire.”"
Deux jeunes comédiennes belges qui montent complètent le casting familial de ce huis clos féminin: Sophie Breyer, vue dans les séries La Trêve et Baraki , et sacrée meilleure actrice pour son rôle dans La Ruche au Festival du film de Mons en mars dernier; et Mara Taquin, vue dans le film Rien à foutre et la série Fils de (diffusée en ce moment sur Tipik). "Elles sont toutes les deux très investies dans le film, et très sérieuses dans l’élaboration de leur personnage. Elles ont une sensibilité à vif qui m’a beaucoup plu. On a travaillé un an en amont du tournage, donc le lien entre nous n’est pas factice. Il y a une vraie tendresse, une complicité entre nous, et je pense que ça se ressent à l’image."
On ne peut que confirmer: délicat et sensible, La Ruche pose sur ses héroïnes un regard bienveillant qui traverse l’écran.
«La Ruche» de Christophe Hermans. Avec Ludivine Sagnier, Sophie Breyer, Mara Taquin, Bonnie Duvauchelle. En salles ce mercredi.