Le podcast belge, plus libre et plus slow
Alors que le Brussels Podcast Festival bat son plein, on a pris le pouls de la création nationale.
Publié le 09-04-2022 à 08h00
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Voilà plus de 25 ans que l’Atelier de Création Sonore Radiophonique (ACSR) accompagne des porteurs de projets sonores. Cela va de la formation (montage, prise de son, écriture) au prêt de matériel pro en passant par la mise en relation d’artistes et techniciens et les connexions avec les radios. Depuis peu, l’ACSR a également développé une plateforme de promotion, avec une "phonothèque", la plateforme Radiola.
Le podcast, une révolution du paysage audio? "Notre accompagnement n’est pas tellement différent. Ce qui a vraiment changé c’est que la démocratisation du podcast a amené une certaine liberté de création, note Emma Pajevic, chargée de communication à l’ACSR. Le fait qu’il soit possible de créer des projets qui ne sont plus forcément destinés à la radio publique fait qu’il n’y a plus les contraintes d’une ligne éditoriale. C’est aussi pour cette liberté que se sont battues longtemps les radios associatives. Ça a aussi ouvert à d’autres profils de personnes, qui ne se seraient pas tournés vers la création sonore avant."
Tout le monde s’y met
Et les demandes d’accompagnements se multiplient, y compris de la part de marques et entreprises qui souhaitent créer leur propre podcast: "Nous n’accompagnons pas ces projets institutionnels, on se concentre sur les démarches d’auteur, mais on sent que la demande est forte. Les marques, les médias écrits aussi; tout le monde s’y met. J’ai l’impression qu’on a été bombardés d’images et que ça fait du bien, avec le son, d’avoir un peu de recul, pouvoir découper les choses. Pour nous, le podcast doit être un slow media avec des projets qui s’inscrivent dans le temps pour l’accompagnement et la production et ça doit être la même chose à l’écoute, il faut prendre le temps d’écouter."
En quête de modèle éco
Si les projets et les agences dédiées se multiplient en Belgique et que d’autres contrées s’essayent au contenu payant, le podcast n’est toujours pas l’Eldorado des créatifs belges: "Il y a de plus en plus d’organismes qui s’intéressent à ce média, qui proposent des accompagnements. Mais financièrement, ça reste compliqué d’en vivre à l’année, déplore Emma Pajevic. En revanche il y a une spécificité belge importante: le Fonds d’aide à la création radiophonique, de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui permet d’avoir un budget pour réaliser un projet sur deux ans. Je ne pense pas que cela existe dans les pays voisins." De quoi pérenniser la liberté de ton offerte par ce média?