Bruxelles: un Palais pour les arts, signé Horta
Il y a cent ans, le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles voyait le jour, avec comme but de rassembler les arts.
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- Publié le 01-04-2022 à 14h23
- Mis à jour le 01-04-2022 à 14h24
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En plein cœur de Bruxelles, le Palais des Beaux-Arts fait converger concerts, expositions, films, théâtre, danse, rencontres et débats depuis bientôt cent ans. L’institution a en effet été fondée le 4 avril 1922.
L’idée, novatrice pour l’époque, était de créer un lieu vivant pour la culture et les arts, selon les souhaits de la reine Élizabeth. Débordant d’enthousiasme, le bourgmestre, Adolphe Max, s’était immédiatement mis au boulot, en collaboration avec Henry Le Bœuf, un musicien et financier.
Il faudra cependant attendre le 4 mai 1928 pour que le bâtiment ouvre officiellement ses portes. C’est que la construction d’un tel mastodonte n’a pas été de tout repos.
Dessiné par Victor Horta, il est construit sur un sol irrégulier et sablonneux, sur les pentes de la colline du Coudenberg.
" Le roi avait dit à Horta que sa construction ne pouvait dépasser le palais royal, pour ne pas entraver la vue depuis son balcon", raconte Kurt De Boodt, conseiller culturel à Bozar et fin connaisseur de l’histoire du Palais. Victor Horta décide alors d’enfoncer profondément l’édifice dans le sol.
Il a donc fallu réfléchir à un moyen de faire entrer la lumière dans les pièces. L’architecte a pour cela eu recours à des toitures en verre qui illuminent les salles situées en sous-sol. Même la salle de concert Henry Le Bœuf est dotée d’une verrière teintée pour assurer en journée un éclairage naturel.
Des espaces conçus pour les arts
Ce Palais étant destiné à accueillir des arts aussi variés que de la musique de chambre, du cinéma et des expositions, chaque salle a été élaborée en prévision de son utilisation future.
Le hall a ainsi au départ été prévu pour accueillir des sculptures. " Même si à l’époque, c’était déjà un peu daté d’exposer d’imposantes sculptures de bronze", commente Kurt De Boodt.
Les deux rotondes ont, elles, été conçues pour permettre aux visiteurs de changer de sens de circulation dans le palais. " C’est un lieu vivant, prévu pour que les gens se rencontrent.Ce n’est pas un musée, même si aujourd’hui les musées se sont transformés, eux aussi."
Le Palais des Beaux-Arts est donc une œuvre d’art en soi. Victor Horta qualifie même ce bâtiment de style art déco de moment fort de sa carrière.
S’adapter à son époque
En cent ans, même si sa fonction première n’a jamais changé, il a évidemment connu plusieurs modifications.
Pour rentabiliser le Palais, la ville a prévu à l’origine des espaces pour des magasins, le long de la façade. Depuis, ils ont été remplacés par un restaurant et un café. Le hall Horta est lui devenu la "place publique" du Palais, qu’on peut louer pour des événements en tous genres.
" Le bâtiment s’adapte sans cesse à son époque et aux arts qu’il accueille", explique encore Kurt De Boodt. En 1969, il a par exemple été occupé par les artistes et en 1990, il a subi des travaux de rénovation.
" On ne le voit pas forcément parce que ce sont des modifications liées aux normes de sécurité ou à la filtration de l’air."
En 2005, trois nouvelles salles ont été inaugurées là où se trouvaient autrefois les garages.
Le bâtiment de la rue Ravenstein a également connu des heures plus sombres. En janvier 2021, un feu a pris dans les toitures, ravageant plusieurs salles. Des travaux sont toujours en cours tandis que l’histoire du Palais des Beaux-Arts continue de s’écrire.