«Mon film était indéfendable»
Dans «Je ne sais pas si c’est tout le monde», vous conviez le dernier rôle du «Colonel» Jean Rochefort et le premier rôle, depuis longtemps, d’Alain Souchon.
Publié le 21-11-2019 à 06h00
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Alain ne voulait plus jouer, il ne cherche pas la lumière pour la lumière et ne se pense pas très bon au cinéma. Son témoignage est graphique, émotionnel. Ce n’était pas écrit. J’ai voulu saisir un moment de vie réel. Quant à Jean, il a tellement compté pour moi. Ici, il a marché dans une rue sombre, en comité réduit. Sans savoir quoi faire. C’est dans ces moments que les gens fonctionnent à l’instinct.
Sur votre album, vous chantez une «vie Varda».
J’ai écrit une scène pour Agnès Varda. Mais elle savait que son temps était compté, elle tirait le volet sur les projets auxquels se consacrer. Cette chanson a été une façon de compenser ce que le film lui devait.
Oscillant entre fiction et réalité, c’est une thèse cherchant un sens à la vie, non? Le personnage le plus touchant étant celui qui tient à jour, note ce qu’il fait de ses journées et dédie un carnet à chaque année.
C'est François. Je l'adore. Il reste anonyme, mais il prend la main sur le thème. Il permet de nous recentrer sur le fonctionnement des gens, sur ce qu'on fait réellement de sa vie. Je me suis dit: « J'ai droit à un écran pendant une heure, que puis-je en faire, que dire? » J'ai prolongé les questions que je me posais sur la vie. Où on va? Quel bilan tirer? Je ne suis pas là pour apporter des réponses, je préfère véhiculer des sensations, des vibrations, des émotions.
Que pourra-t-on voir au Cirque Royal, le 2 avril?
Je cherche une salle pour projeter le film. Quant au concert, c’est un seul-en-scène suppléé par un écran de cinéma sur lequel je génère des tableaux. La scène, c’est viscéral pour moi. Ce n’est pas anodin de prendre une soirée à des spectateurs qui ont renoncé à une raclette ou une soirée entre amis pour venir me voir. Je veux proposer un vrai spectacle dont les albums sont les objets.