Les Indes fourbes
Brillant, virtuose, exceptionnel, les superlatifs manquent au moment d’évoquer l’un des chocs de cette rentrée: oui, Les Indes fourbes est un album qui vaut cher.
Publié le 17-09-2019 à 06h00
:fill(000000)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/DUFHKB7DMBGOXMOPZYFTQXY4MA.jpg)
Mais il vaut assurément son prix d’achat, tant l’objet est beau, épais et passionnant.
Ne comptez pas, d'ailleurs, en venir à bout en une demi-heure: avec ses 160 pages (!), voilà un récit qui prend son temps. Imaginant la suite de El Buscon, un roman picaresque écrit en 1626 par un certain Francisco de Quevedo, Alain Ayroles, scénariste et dialoguiste de génie connu pour D et De capes et de crocs, met en scène un vaurien en quête de fortune, à condition qu'elle ne lui coûte pas le moindre effort. Et prêt, pour parvenir à ses fins, à toutes les bassesses.
Ayroles revisite à sa façon, et avec inspiration, le mythe de l'eldorado. Découpant son propos en trois chapitres, il nous emmène de surprise en surprise, passant de l'aventure historique au thriller, sans oublier de nous faire rire. Et a trouvé, avec Guarnido (Blacksad), l'orfèvre capable de transformer ce bijou en or. Massif.
Ayroles/Guarnido, Delcourt, 160 p., 34.90€.