Ludothèqueset boutiques, des portes à pousser
Ouvrir les boîtes, tester les jeux, les emprunter. Tout est possible en ludothèque. Et les boutiques proposent des démonstrations. Deux exemples.
- Publié le 22-11-2013 à 10h06
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Certaines portes sont plus faciles à pousser que d’autres. Dans un monde idéal, celles des ludothèques ne seraient jamais fermées. Malheureusement, qu’elles soient communales, subsidiées ou gérées par des ASBL citoyennes, les ludothèques, comme leurs jumelles hétérozygotes, les bibliothèques, sont soumises aux horaires de leurs travailleurs. Ces passionnés et passionnées qui, souvent, marient l’exactitude des fourmis à l’extravagance des papillons, accueillent le public, tous les publics, avec une joie non feinte.
Mirella Rizzo est ludothécaire à mi-temps depuis 22 ans (bibliothécaire le reste du temps) dans le petit village de Carnières, dans la commune de Morlanwelz. Elle avoue d'emblée: «La plus grande satisfaction, c'est de voir les gens repartir plus heureux, plus légers, d'avoir joué et peut-être gagné, en tout cas d'avoir partagé un bon moment alors qu'ils affichaient une certaine angoisse en arrivant.»
Animations en plus du prêt
Car au-delà, filiation avec les bibliothèques oblige, du simple service de prêt, les «ludos» proposent très souvent des animations sur place. C'est le cas à Carnières et Mirella Rizzo souligne la plus-value apportée. «Pour les enfants, c'est évident, le partage d'un jeu permet d'intégrer de la sociabilité, d'apprendre la nécessité de respecter les règles. C'est aussi une école de la patience, car il faut attendre son tour pour jouer et accepter la défaite et la capacité à s'améliorer.»
Personnes handicapées, activités scolaires, groupes d'amis, tous sont les bienvenus dans les ludothèques. «Pour notre activité de prêt de jeu, nous avons beaucoup plus la visite de familles avec enfants que d'adultes seuls», révèle la ludothécaire. Mais, au risque du cliché, il est évident qu'il y a autant de publics différents qu'il y a de ludothèques.
Le prêt de jeu reste, à tout le moins, une manière efficace et peu onéreuse de découvrir des nouveaux jeux aussi bien que de se replonger dans d’anciens succès que l’on ne trouverait plus dans les boutiques spécialisées.
« C’est une question de confiance »
Lune et l'Autre, à Mont-sur-Marchienne, est l'une de celles-ci. Son gérant, Xavier Payen, qui s'est établi dans ce quartier commerçant de Charleroi en 1996, ne l'envisageait pas autrement, dès le début . «C'est indispensable de pouvoir manipuler, découvrir, tester avant d'acheter. Chez nous, un jeu ne se vend pas s'il n'a pas été ouvert et si nous ne l'avons pas, au minimum, testé nous-mêmes.» Le passionné avoue essayer, en famille et entre amis, quelque 95% des jeux qui finissent sur ses rayonnages.
«C'est aussi une question de confiance. Si les clients n'ont pas le temps de tester sur place, ils vont tout de même se décider sur le jeu à acheter en fonction de nos conseils et du ressenti face à leurs demandes.» Et l'enjeu, selon le commerçant, est d'autant plus important lorsqu'il s'agit de jouer en famille, avec de plus jeunes enfants : «Permettre aux gens de trouver le jeu qui leur convient, auquel tout le monde peut s'amuser, c'est fondamental dans notre métier. Car si les parents vivent les parties avec leurs enfants comme un fardeau, l'expérience n'est pas agréable non plus pour l'enfant.»
Les statistiques sont formelles : 100% des familles qui reviennent comblées de leur ludothèque ou de leur boutique spécialisée sont convaincues d’avoir poussé la bonne porte.
+ A lire aussi notre supplément complet "Jeux de société pour enfants" dans L'Avenir du jeudi 21 novembre, consultable sur notre espace digital.