Tous les lundis de cet été, nous partons à la découverte des réserves naturelles gérées par Natagora.
C’est dans les deux kilomètres de galeries souterraines d’une ancienne carrière de craie, à Orp-Jauche, que des vespertilions à moustaches, de Daubenton, à oreilles échancrées et des marais ainsi que des oreillards trouvent refuge pendant l’hiver.
«En période d’hibernation, les chauves-souris vivent de leur réserve de graisse, explique le conservateur du refuge, Dominique Lafontaine. Elles peuvent se réveiller deux-trois fois car elles doivent uriner ou s’accoupler, les vespertilions de Daubenton s’unissant à cette période. Mais si elles sont dérangées trop souvent, elles risquent de mourir de faim. Quand elles se réveillent, elles consomment en effet énormément d’énergie pour atteindre une température corporelle de 38-39-40 degrés. Il est primordial de les perturber le moins possible.»
Le refuge n’est donc pas ouvert au grand public. La seule intrusion tolérée permet de réaliser un recensement des populations, début janvier.
Important site d’hibernation en Wallonie
Les premières chauves-souris arrivent vers septembre. «Elles viennent prospecter. Certaines recherchent aussi un ou une partenaire. Certaines viennent de loin, comme le vespertilion des marais qui se reproduit aux Pays-Bas et vient hiberner ici. Les chauves-souris repartent vers le mois d’avril. C’est étalé dans le temps, ce n’est pas un départ massif.»
En été, elles ont besoin d’un endroit chaud. «On les retrouve dans des combles ou dans des clochers.» Il est donc rare d’en voir dans les caves Paheau à cette période de l’année.
L’histoire d’une ancienne carrière de craie
«Ici, il y avait trois fours à chaux. C’était une petite exploitation. Une fois que la voie ferrée a été aménagée dans la vallée, la rentabilité de l’exploitation a périclité.»
Dans la première moitié du XXe siècle, les caves Paheau ont été vendues. Le site a alors servi, jusqu’à la fin des années 40, pour la culture de champignons. Ensuite, les galeries ont été abandonnées.
«On les a rachetées au propriétaire en 1991 car on savait qu’il y avait des chauves-souris ici. On a mis du temps à acquérir les caves mais un jour, leur propriétaire avait besoin d’argent pour s’acheter une voiture et la transaction a pu se réaliser», sourit Dominique Lafontaine.