Binche, Eupen, Malmedy, Fosses-la-Ville, à peine la Chandeleur savourée, voici que nos villages s’en vont chasser l’hiver. Cette année le mardi gras tombe le 28 février. Les stars de nos carnavals vont donc envahirent nos rues. Mais qui sont-ils ?
Au lendemain de la Chandeleur, il est temps de chasser l’hiver. Sortez les masques et les confettis pour faire venir le printemps! C’est le début des carnavals, crossages et autres grand feu dans nos régions. Des événements folkloriques qui font partie de notre patrimoine.
Et force est de constater que le retour aux traditions c’est tendance. Certains carnavals sont très anciens, d’autres sont plus récents. Les traditions sont différentes de l’un à l’autre mais ces fêtes ont des points communs: les déguisements, les masques, la musique, la bonne humeur…
Certains personnages sont aussi communs à beaucoup de carnavals: les sorcières, les clowns, les hommes déguisés en femmes, les polichinelles, les arlequins, les pierrots, les hommes-animaux…
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Découvrons ensemble nos héros des carnavals.
Le Gille de Binche
Les festivités se déroulent en deux parties: le carnaval proprement dit et l’avant-carnaval, c’est-à-dire les soumonces. Le personnage principal c est le gille.
Le Mardi Gras, vous pourrez découvrir près de mille Gilles dans la rue. Un spectacle incroyable à découvrir qui vaut le déplacement. Car contrairement aux autres gilles, le binchois ne peut sortir que le Mardi-Gras et sous certaines conditions strictes. Comme par exemple ne pas circuler sans l’accompagnement d’un joueur de tambour, être Binchois de naissance...)
Son costume : Blouse et pantalon décorés de lions et de couronnes. La blouse est bourrée de paille. Des sabots de bois pour frapper le sol et réveiller la terre endormie par l’hiver. Un chapeau de plumes d’autruche à découvrir le l’après-midi s’il ne pleut pas.
Son origine ? Très difficile à déterminer. Une chose est certaine, le gille n’a rien à voir avec les Incas. Certains pensent, que leur origine est liée à une fête oragnisée par Marie de Hongrie en 1549. Il existe 10 sociétés de gilles et 3 autres personnages : l’Arlequin, le Paysan et les PIerrots.
Pour la petite histoire, les Gilles ne sont pas qu’à Binche, on en retrouve à Nivelles mais aussi Charleroi, à La Louvière et à Tamines.
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Les Ours
Depuis que Charles Martel tua à l’âge de 9 ans un ours de ses mains, l’animal est devenu le symbole de la ville. Le jour du carnaval, c’est plus de 500 ours qui envahissent alors la ville emmenés par les géants Fonzi et Martin II. Lors du cortège, les scouts de la ville attrapent les jeunes filles qui leur plaisent dans la foule et les emmènent «de force» dans une cage dorée appelé «la cage aux damoizelles».
En fin de journée, c’est le rondeau final, les dernières jeunes filles sont libérées et des oursons en peluche sont lancés depuis le balcon de l’hôtel de ville par le Roi et la reine du carnaval .
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Les Blancs Moussis
Cette fête est très populaire notamment grâce à ses acteurs principaux: les Blancs Moussis (« habillé de blanc»). Personnages mystérieux, tout de blanc vêtus, ils portent un masque au long nez rouge. Cet hanit a été créer pour parodier celui des moines, à qui fêter le carnaval avait été interdit après une période de trop grand laxisme.
Son rôle ? Amuser et taquiner la foule avec des vessies de porc gonflées et lancer des confettis. Une dernière chose à signaler car cela peut surprendre: le Blanc Moussi ne parle pas, mais il grogne!
Pour l’aider, il est entouré de pêcheurs, de géants, de colleurs d’affiches, de porteurs de ramons et de chars souffleurs de confettis.
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La Haguète
Sa particularité est que tous les chants, les textes sont en wallon.
Le point d’orgue du Cwarmê a lieu le dimanche après-midi lors du grand cortège carnavalesque.
La Haguète est le personnage le plus emblématiquedu carnaval. Reconnaissable à son grand chapeau coiffé de plumes d’autruches multicolores, elle immobilise ses victimes avec son Happe-chair et les oblige à mettre un genou à terre pour demander pardon en wallon.
La Haguète donne aussi son nom aux festivités carnavalesques puisque les quatre jeudis gras sont désignés comme les «petites haguètes» et les quatre jours de carnaval appelés «grandes haguètes». Sans oublier que le mardi gras, pour clôturer le Cwarmê, on brûle la Haguète sur un bûcher pour symboliser la fin de l’hiver et le début du printemps. «Arvèye Haguète, arvèye…»
A Malmedy, il y a d’autres personnages au nom très fleuri dans le cortège: Cwapis( cordonniers), Longuès-Brèsses (long bras), Long-Ramons (long-balais), Pièrots Hârlikin (Arlequins), les Sôtes (des nains), les Vèheûs (putois) (+ Plus d’infos ici)
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«Mauvais-Bien», Chebette...
A Petigny, le scénario existe depuis 1975. «Mauvais-Bien» est le personnage clé, il est vétu d’une peau de bête mal-odorante.
Chaque année, cet infâme individu réssucite, comme le veut la légende, à la première lune qui suit le carnaval précédentet il reprend ses activités délictueuses.
Le vendredi précédent le carnaval, les enfants de l’école communale sont invités à le capturer puis à le livrer à la justice.
Ravie de cette capture, la population organise un carnaval.
«Mauvais-Bien» sera alors jugé et condamé à mourir pendu le soir du Mardi Gras. Après avoir pendu Mauvais Bien tout en haut du bûcher, les derniers mariés bouttent le feu au brasier. Selon la croyance et s’il est réussi, ce geste leur apporte bonheur et descendance …
A Olloy, le personnage central, c’est Chebette, un voleur de poules, un mauvais bien. Il symbolise tous les maux du village.
Chaque année, les habitants de Vierves-sur-Viroin se souviennent, le temps du carnaval, d’un événementquis’estdérouléau12e siècle. À cette époque, le village était sous la domination de Robert II, un seigneur cruel. Celui-ci était jaloux de Johan Simon, un riche habitant de Vierves. Un jour, Robert II a fait arrêter Johan Simon et l’a condamné à être brûlé vif sur la place du village. L’exécution a eu lieu la veilleducarême,soitlemardigras. Le seigneur a obligé tous les villageois à assister au supplice. Après l’exécution, la population a été invitée à manger une omelette au lard. Chaque année, le mardi gras, les habitants de Vierves brûlent un gros bonhomme de foin et de paille, de plus ou moins 4 m de haut, à l’effigie (l’image) de Johan Simon.
Le prince carnaval
Ce jour-là, c’est le prince carnaval qui dirige les choses. C’est lui qui va tirer les ficelles durant les trois jours et trois nuits du carnaval.
Mais il n’ya pas qu’à Eupen que l’on retrouve le prince carnaval! De nombreuses communes de Wallonie et Bruxelles décernent à un citoyen émérite les clés de leurs villes pour l’organisation du carnaval. avec son bel habite et coiffé de plumes
Si le carnaval est organisé à Eupen depuis 1696, la première édition du Rosenmontag a eu lieu en 1884 et, depuis 1906, il est dirigé par un prince-carnaval.
Les Chinels de Fosses-la-Ville
A l’occasion du Laetare, plus de deux à trois cents Chinels parcourent les rues de Fosses-la-Ville depuis près de 150 ans. Ils perpétuent certaines traditions comme le sabrage des dames.
Le Chinel est un descendant de Polichinelle, un personnage de la comedia del arte. D’après la légende, un «bon» bossu de la région assista par hasard au sabbat des fées de la forêt. Pour le remercier, celles-ci lui enlevèrent sa bosse. Le lendemain, apprenant la nouvelle, un «mauvais» bossu rendit dans le même lieu à l’heure de minuit. Il en revint avec une seconde bosse sur son thorax. La légende était née et depuis on se moque de lui.
Une bosse sur le dos, une sur le thorax, le costume des Chinels de Fosses-la-Ville vaut à lui seul le détour. Multicolore, en soie et garnit de grelots, ils émerveillent le public venu en masse pour assister à leurs danses sautillantes. Ils sont armés d’un sabre de bois pour caresser les jambes des dames en signe de galanterie ou d’amitié. Pour vous remercier, il vous proposera de toucher sa bosse arrière en guise de porte-bonheur.
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Le bonhomme d’hiver
Le plus connu de ces grands feux se déroule à Bouge, près de Namur, le premier dimanche du carême. On y brûle chaque année le «Bonhomme hiver». Ce jour-là, sept feux sont allumés sur les collines des environs.Celui qui les voit tous les sept n’a rien à craindre des sorcières pendant l’année.
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www.sonuma.be