Un «serious game» géant oppose 80 équipes d’entreprises ces lundi et mardi. Terrain de jeu: Bruxelles. équipement? La 4G et tous les moyens de transport possibles. Roulez donc, mais pas seulement!
La mobilité à Bruxelles se décline encore essentiellement via la voiture ou la STIB. Pourtant, de multiples options s’ouvrent aux Bruxellois ou aux navetteurs pour se déplacer dans la capitale. On parle du vélo ou de la marche, bien sûr, mais aussi des voitures et vélos partagés ou, on a peu ce réflexe, du train.
À l’occasion de la Semaine de la Mobilité, Bruxelles devient le terrain de jeu géant calibré pour les entreprises ces lundi et mardi: avec Maestromobile, les boîtes s’affrontent dans un voyage multimodal à l’intérieur du Ring. Objectif: relier 10 points en utilisant le plus possible de moyens de transport. 80 équipes sont inscrites, dont certaines issues d’écoles, d'universités, de banques, du CIRB, de Bruxelles Mobilité ou de la STIB. Décryptage.
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Caroline Croughs, vous travaillez pour Urban Gaming. Avec Espace Mobilité et Émulation Durable, vous avez planifié cette chasse aux trésors multimodale dans Bruxelles. Quel est le but du jeu?
Comment se déroule la partie?
Les équipes de 4 personnes sont munies d’une tablette qui devient leur roadbook. Ils doivent télécharger toutes les app de mobilité et de géolocalisation nécessaires, comme Google Map, City Mapper, STIB, Villo, Splyt, Zen Car, Ubeeqo... Sur cette tablette, les joueurs sont localisés en temps réel: ils ne peuvent donc activer un point de visite que sur place. Ils reçoivent davantage de points s’ils utilisent tel ou tel moyen de transport pour leur trajet. Ce n’est pas une question de rapidité puisque le jeu dure 3 heures, mais de multiplicité et d’impact environnemental, mesuré via CO2 Logic.
4 personnes: c’est intentionnel?
D’abord, c’est le nombre idéal pour partager une voiture ou un taxi. Et puis, chacun amène ses «imputs»: les habitudes de déplacement de chaque collègue peuvent influer sur la tactique de l’équipe.
Parce que le problème de congestion de Bruxelles vient d’elles. Au moins en partie. Leurs employés ne savent souvent pas comment se déplacer en ville et les entreprises elles-mêmes ignorent comment dépenser intelligemment leur budget mobilité. Il faut leur montrer du concret car, à moins d’un drame ou d’un déménagement, on ne change pas ses habitudes.
Les mauvaises habitudes, comme le «réflexe voiture», sont trop ancrées en Belgique?
Avec les concepteurs du jeu, on s’est dit que les habitudes sont excessivement difficiles à modifier une fois qu’elles sont prises, oui. Changer de cap, ça demande un réel effort. D’où l’idée de l’implication. C’est une caractéristique du «serious game»: impliquer sans donner l’impression de travailler, pour faire entendre un enjeu.
Quels sont les lots en jeu?
L’équipe gagnante de chaque jour s’envole pour un citytrip à Copenhague, une ville exemplaire en matière de mobilité. Mais on distribue aussi un kit «Maestromobile» qui décrypte le cheminement pour s’inscrire aux différents services de mobilité proposés. Car ces «démarches administratives» aussi font peur et rebutent. Le jeu doit aider à passer ce cap.