Quand des cabines à haute tension se transforment en œuvres d’art grâce au street art
Halte aux graffitis sauvages! Sept cabines à haute tension ont été transformées en œuvres d’art à la demande du Réseau d’énergies de Wavre.
Publié le 08-03-2022 à 11h50
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À force d’être décriées parce qu’elles faisaient tache dans le paysage urbain, sept des quelque 280 cabines à haute tension du Réseau d’énergies de Wavre (REW) se sont parées de leurs plus beaux atours en vue du printemps. Leur métamorphose a commencé à la mi-janvier et sera terminée cette semaine. Les belles sont à découvrir: sur la chaussée de Louvain, à Basse-Wavre; à l’angle de la rue de Moriensart et de la rue des Bleuets; à la ruelle al’Buse, à la sortie de Walibi; au chemin des Charrons, à Louvranges; au bois de Beumont, à l’entrée du quartier d’Angoussart; à la rue des Écoles, à Profondsart (lire ci-dessous); et enfin, au croisement de la route de Rixensart et de la rue de la Meuse.

Les sept heureuses élues ont aussi fait des artistes comblés. Luc Gillard, président du REW, explique comment ceux-ci ont été sélectionnés: "Le REW a lancé l'an passé un appel auprès de peintres et artistes de street art. Cela fait suite à la plainte d'un voisin de la cabine de la chaussée de Louvain qui trouvait, à raison, les tags peu esthétiques."
Ce voisin a donc suggéré au REW de faire décorer sa vilaine voisine à haute tension par des artistes de street art. "Nous avons reçu une quinzaine de réponses, parmi lesquelles sept projets artistiques ont été retenus par le REW et le collège communal."
Chacun des artistes a travaillé sur une cabine, sauf le duo Spray-Art Belgium, formé par Dawit et Renard, qui a décroché deux cabines. Pas tout à fait un hasard quand on sait que Dawit est responsable de l'atelier graff de la maison des jeunes de Wavre. "On travaille ensemble depuis 2018, expliquent-ils. Vers 15 ans, on a commencé les graffs avec une envie de transgression, mais jamais pour vandaliser. Cela nous a permis de nous faire la main. Et aujourd'hui, on en a fait notre métier, on est des artisans. Et on travaille parfois chez des particuliers, dans des chambres d'ados, par exemple, ou on nous demande de décorer le mur d'un jardin."
Pour recouvrir les 60 m2 de la cabine de la chaussée de Louvain, les deux artistes ont eu besoin de quatre jours. "Sur cette cabine, la contrainte était d'avoir les lettres Wavre, un peu comme un panneau d'entrée dans la ville. Nous étions les seuls parmi les artistes à proposer ce genre de travail."
Le REW estime qu’il dépense environ 1 500€ par an et par cabine pour nettoyer les graffitis sauvages. C’est environ ce qu’a coûté chacune de ces fresques.

La cabine à haute tension du pont SNCB de Profondsart a bénéficié du coup de pinceau poétique de Valentine Verhaegen.
Valentine Verhaegen pratique le street art depuis seulement un an, mais cette artiste sait ce que peindre veut dire. Designeuse de jouets, elle est aussi peintre depuis plus de 20 ans. "Sa" cabine à haute tension, c’est donc au pinceau et à la peinture acrylique qu’elle l’a décorée, pas à la bombe.
"J'ai montré des choses que j'ai faites et qui sont reprises dans mon portfolio, explique l'artiste venue de Tervueren. Dans la foulée, on m'a demandé de recouvrir trois des quatre faces de la cabine: l'une avec un chevreuil, les deux autres avec des adolescents… qui en fait sont mes enfants", sourit la jeune femme.
Sa démarche a globalement été bien comprise par les passants, qui se sont souvent arrêtés pour la regarder travailler: "Certains s'arrêtaient et s'inquiétaient de voir des couches de peinture de couleurs vives apparaître dans ce paysage terne, car cette cabine se trouve dans la rue qui longe le pont de la ligne de chemin de fer, la rue des Écoles à Profondsart. Mais lorsque je leur expliquais la démarche du REW et qu'on avait choisi cette cabine et six autres justement parce qu'elles étaient parmi les plus vandalisées et taguées, les réactions étaient toujours très positives."