Ce Modavien a passé 1.000 heures à construire la mythique Bugatti (vidéo)
Albert Leruth a construit une réplique de la célèbre Bugatti Type 35 qui gagnait toutes les courses il y a près d’un siècle.
Publié le 13-01-2022 à 07h52
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En le voyant tourner dans les pelouses et allée de sa propriété, casquette bien vissée sur la tête, vous avez l’impression d’avoir devant vous un (grand) enfant qui s’amuse avec son dernier cadeau offert par le père Noël. Sauf qu’ici, son jouet, Albert Leruth se l’est offert lui-même, après avoir passé des journées entières dans son atelier.
Talentueux bricoleur, cet ancien entrepreneur et employé de la centrale nucléaire de Tihange vient de réaliser une réplique d'une Bugatti Type 35 de 1924. "Je suis passionné par les voitures et je faisais notamment de la restauration d'anciens modèles. J'ai déjà restauré une Citroën 5CV des années 1920 que j'ai revendue, explique le Modavien. Ensuite, je me suis mis en tête de la reproduire en miniature avec un petit moteur dedans. En 2020, afin de ne pas rester les bras croisés pendant le confinement, j'ai fabriqué une Jeep Willys de la guerre 40-45. Elle roulait comme la véritable que je possède dans mon garage. La Jeep m'a pris près de 400 heures de travail. Trouvant ça passionnant, je me suis mis en tête de reproduire une voiture mythique de l'entre-deux-guerres, la Bugatti Type 35."
Imaginée par le célèbre constructeur automobile français dans son usine d'assemblage de Molsheim-Dorlisheim (Alsace), cette voiture fut construite en quelque 640 exemplaires jusqu'en 1930. La naissance du mythe des "Pur-sang" date d'ailleurs de cette époque. "Son palmarès reste inégalé jusqu'à ce jour, détaille le septuagénaire condrusien. Elle a remporté plus de 2000 courses officielles. Certains exemplaires sont aujourd'hui exposés à la Cité de l'automobile à Mulhouse."
«Elle roule à 40 ou 50 km/h»
Si Albert Leruth a consulté des plans, il concède volontiers que sa réplique est plus petite que l'originale. "La mienne fait 2m85 contre 3m50 pour l'originale. Je l'ai équipée d'un moteur de tracteur-tondeuse de 16 CV qui permet de rouler à 40-50 km/h. La véritable pouvait compter sur un moteur 8 cylindres, plus d'une centaine de chevaux, et atteignait facilement les 180 km/h. Elle comptait aussi deux places, avec volant à droite."
L'essentiel ne réside toutefois pas dans les performances techniques mais bien dans les efforts accomplis par le Modavien pour parvenir à ce petit bijou. "J'ai commencé la conception en juillet, et au total, je dois avoir passé près de 1000 heures dans mon atelier. À l'exception des phares, du volant et des roues, j'ai tout réalisé, glisse Albert, tout en caressant le tableau de bord de son véhicule. J'ai aussi reçu le soutien de mon épouse. C'est elle qui a cousu le siège, et il m'est arrivé de lui demander de monter sur la tôle d'1 mm pour qu'elle prenne la forme souhaitée. Réaliser les trous d'aération latéraux fut aussi un sacré défi."
Pas homologuée
Alors que le passionné a pu compter sur l'aide d'un ami carrossier pour fixer la couleur bleue, il ambitionne d'encore peaufiner son magnifique joujou. "Je dois changer le bouchon du réservoir d'essence, et fixer la roue de secours, ainsi que trouver des enjoliveurs plus fidèles aux originaux", sourit-il, en s'extirpant de sa monoplace. "Puisqu'elle ne pourra pas être homologuée, il n'est pas prévu qu'elle roule un jour sur les routes, explique-t-il encore. Mes cinq petits-enfants et moi-même nous contenterons donc de petits tours dans le jardin. Et si on me le demande, je pourrais aussi la prêter pour des expositions."
La Bugatti Type 35 quasiment terminée, Albert Leruth, à qui il fut demandé il y a quelque temps de se pencher sur la reproduction d'une Springuel, avoue ne pas savoir s'il va se relancer dans un autre projet. "C'est quand même beaucoup de boulot", souffle celui qui a toujours aimé construire depuis son plus jeune âge. "Mais mon papa n'aimait pas trop que je bricole avec lui", se souvient-il encore. Depuis, il a pris une sacrée revanche.