VIDÉO | Humour: Benoît Poelvoorde espionné par son GSM avec la complicité de Bérénice et Philippe Bourgueil

Aux portes de l'été, revoilà le trublion dans son propre rôle (de composition) puisqu'il est, aux côtés de Bérénice (alias «Nathalie»), le héros de Smartphone, une série instagrammable de Philippe Bourgueil. Monteur de longue date, ce n'est pas la première fois que ce dernier se retrouve derrière la caméra « endroit où il est son propre patron, du début à la fin ». Mais, pour cela, il aime trouver le bon concept. Il avait ainsi filmé par le judas l'univers déjanté et musical qui toquait à sa porte, dans Qui est là?

Philippe a cette fois pris comme argument comique et narratif l’objet que d’aucuns utilisent le plus au quotidien et qui, peut-être, espionne nos rituels professionnels ou personnels, intimes ou publics: le GSM.

Sept capsules sont déjà disponibles sur le réseau social. « Ce sont les pilotes d'une série de cent épisodes. La chaîne Betv s'est engagée tout de suite et Instagram nous a permis de tâter le terrain. Les retours sont très positifs. Comme le projet sur papier était abstrait, nous avons réalisé des petites maquettes chez nous, dans notre jardin. La vie du point de vue d'un écran de smartphone, c'est court et drôle et, surtout, ça concerne tout le monde.»

Peut-être encore plus à l'heure du Covid où beaucoup d'échanges ont eu lieu virtuellement. C'est d'ailleurs avec les moyens du bord, au smartphone mais avec un ingénieur du son (« si la qualité vidéo est en haute résolution, le son reste pourri») que le trio a fait «moteur-action».

Bérénice et Benoît nourrissent depuis longtemps l'envie de travailler ensemble. «Benoît peut partir au quart de tour, explique l'animatrice radio et comédienne chevronnée. Il est d'une finesse et d'un génie. Même quand il ne joue pas, j'apprends énormément de lui, il m'impressionne et est un improvisateur phénoménal. »

Dans ces séquences mettant l’acteur face à des oublis de code PIN embarrassants, des messages suspects ou encore un réalisateur (Fabrice Du Welz) dont il ne sait pas comment refuser le projet, y’avait-il de la place pour l’improvisation?

« Pour voir les rushes des films que je tourne, et des séquences qui ne sont parfois pas retenues, reprend le concepteur, je sais à quel point le plaisir de jouer nous pousse à nous étaler. En réalisant les démos, nous nous sommes vite rendu compte que l'impro ne fonctionnait pas et que si les personnages devaient être naturels, il fallait un texte bien écrit et une chute au cordeau, au risque sinon de partir en cacahuète. »

«Sans filtre»

Cela dit, si chaque capsule devait être tournée en un plan-séquence, cela n'a pas empêché les deux comédiens de livrer des propositions différentes. Et Philippe, comme à son habitude, de choisir celle qui lui semblait être la meilleure. «L'avantage de travailler avec sa femme ou son pote, c'est qu'il y a moins de filtre, on peut tout se dire.»

Alors que la réouverture des cinémas peut compter sur Benoît Poelvoorde (Mystère à Saint-Tropez sort le 14 juillet, suivi de Profession du Père et de quelques autres métrages prometteurs), tourner pour la plateforme vidéo qu'il avait désertée n'est-il pas une manière de se diversifier? «Je ne pense pas qu'il voit les choses ainsi, témoigne Philippe. C'est le métier qui décide pour Ben. Ce que les choses deviennent l'intéresse peu. C'est l'expérience du jeu qui lui importe, puis il passe à autre chose. Il ne regarde pas ses films. Ici, il a quand même apprécié la série et validé.»

Pour les prochains épisodes, d'autres invités devraient rejoindre le trio (Bruno Guillon, Bouli Lanners, Virginie Hocq…), mais les histoires sont encore à construire. «Je constitue un pôle d'auteurs de scénarios. Avis aux amateurs, je suis preneur de candidatures spontanées, de textes d'une page et demie. »