PHOTOS | Nandrin: 8 étudiants rénovent une caravane pour un migrant
Huit étudiants en architecture à l’université de Liège ont rénové une caravane pour un migrant à Nandrin.
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Publié le 19-04-2021 à 07h27
Ils sont huit étudiants en dernière année d'architecture à l'université de Liège et ils ont tous ont en commun d'avoir été témoins d'une situation d'urgence qui les a profondément bouleversés. Durant dix jours, ils se sont investis pour offrir à Sheeva, un migrant d'origine sri lankaise, un logement pour améliorer son confort. À la rue depuis plusieurs mois, il a été recueilli en octobre 2020 à Nandrin. «Nous avons réalisé ce projet dans le cadre de notre cours d'architecture et empreinte sociétale, précise Maximilien Mausen, étudiant ayant participé à l'aménagement de la caravane. Notre professeur avait été contacté par l'association liégeoise "Sortir du bois" qui vient en aide à des personnes sans abri, avec ou sans papiers, en leur procurant temporairement des caravanes. On nous a donc demandé d'améliorer le confort du logement en créant un espace extérieur et en y ajoutant un bloc sanitaire.»
Challenge accepté pour les huit jeunes. Première phase: faire des recherches pour identifier les besoins. «Ce n'était pas évident, reprend Manon Legros. Il fallait sortir des stéréotypes qu'on a en termes de confort. Il y a donc eu tout un processus de discussions et d'échanges pour comprendre et améliorer le logement. Pour la deuxième phase, nous avons élaboré des plans soumis à la maître d'ouvrage, Élodie Hulsmans qui possède également le terrain à Nandrin.»
Une caravane démontable
Si Sheeva ne peut pas prendre le large et rouler avec sa caravane, les étudiants ont pensé le projet pour qu'il soit déplaçable et réutilisable. Un critère qui était à prendre en compte dès le départ pour Anaïs Ponente, étudiante à l'ULiège. «La phase de construction s'est déroulée dans un hangar de l'école et on devait ensuite le déplacer jusqu'à Nandrin. Il fallait donc réfléchir en amont à ce que le logement soit facilement démontable et transportable.»
Et le coût de tout ce projet? Là aussi, les étudiants se sont confrontés à la réalité de terrain: ils devaient également se charger de la récolte de fonds. «On voulait que le projet nous appartienne à tous les niveaux, ajoute Manon Legros. Le pari est réussi puisque nous avons atteint plus que ce qu'on espérait. On devait arriver à 1 500€ et on a récolté 3 000€.» Résultat: une structure complète peu coûteuse et qui se veut également respectueuse de l'environnement. Les liens créés avec Sheeva et les échanges durant cette période, les étudiants n'ont pas imaginé les défaire par la suite. «Humainement, c'était une expérience très intense, confie Anaïs Ponente. Il y a eu énormément d'échanges et si on devait nous reproposer l'expérience, on la réitérerait sans aucun doute.» Bientôt, Sheeva vivra dans un studio aménagé chez la Nandrinoise, Élodie Hulsmans. Il passera ainsi de l'autre côté de la barrière en s'occupant d'accueillir des migrants de passage dans la caravane. S'il le veut bien. «La plus belle des récompenses de cette expérience immersive professionnellement et humainement, c'est de l'entendre nous dire qu'il préfère vivre dans la caravane qu'on lui a aménagée», sourit Manon Legros