Présidentielle 2020: 10 choses à savoir et que vous ignorez peut-être sur Joe Biden, le candidat démocrate
Une carrière politique longue de cinquante ans, deux précédentes candidatures aux plus hautes fonctions fédérales ou encore un héritage législatif qui divise son propre parti: voici dix choses à savoir - et que vous ignorez peut-être - sur Joe Biden, le candidat démocrate à l’élection présidentielle américaine du 3 novembre 2020.
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Publié le 01-11-2020 à 09h00
Le 3 novembre, les citoyens américains se rendront dans les urnes disséminées sur tout le territoire fédéral afin de participer au processus électif destiné à doter la première puissance économique mondiale d’un nouveau président des États-Unis.
Face au président républicain sortant, lequel briguera donc un second mandat, le Parti démocrate a investi Joe Biden d’une délicate mission: reconquérir la Maison Blanche. Lui qui fut jadis vice-président sous l’ère Obama possède une longue expérience de la politique américaine.
Voici donc 10 choses à savoir et que vous ignorez peut-être sur le candidat démocrate.
1.Issu du Midwest américain
Aujourd’hui rattaché au Delaware, Biden est originaire de Scranton, ville de 77 000 habitants et capitale du comté de Lackawanna, en Pennsylvanie. Comme beaucoup d’autres régions de cette partie des États-Unis, appelée «Midwest», Scranton a dû faire face au déclin de son industrie, jadis axée entre autres sur les mines de charbon. En 8 décennies, la population de Scranton a ainsi diminué de moitié. Et si aujourd’hui la ville a - depuis un vaste plan de restauration lancé en 1985 - relancé son activité économique, nombreuses demeurent les familles issues de la classe populaire ayant octroyé, au sein de cette ville et, plus encore, de cet État, leur vote à Trump lors du dernier scrutin présidentiel.
Présidentielles 2016: votes populaires dans le comté de Lackwanna
1. Hillary Clinton / Tim Kain: 50,25%
2. Donald Trump / Mike Pence: 46,77%
Présidentielles 2016: votes populaires en Pennsylvanie (20 grands électeurs)
1. Donald Trump / Mike Pence: 48,17%
2. Hillary Clinton / Tim Kain: 47,46%
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2.Cinquante ans d'expérience sur la scène politique
La carrière de Biden en politique a débuté en 1970, lorsqu’il fut élu membre du conseil du comté de New Castle, dans l’État du Delaware. Élu deux ans plus tard au Sénat des États-Unis, il n’a quitté son poste de sénateur qu’en 2009, endossant le rôle de vice-président de Barack Obama. Parmi les plus hautes fonctions occupées, Biden fut président de la commission judiciaire du Sénat, puis de celle des affaires étrangères. Il est, à ce titre, le premier élu américain à se rendre en Afghanistan après les attentats du 11 septembre 2001.
3.Candidat à la présidence pour la troisième fois
C‘est la troisième fois, déjà, que Biden se porte candidat à l’élection présidentielle américaine. Les deux premières fois, il s’était toutefois effacé durant les primaires démocrates. Après des accusations de plagiat pour un discours de campagne en 1988; après avoir rapidement cédé du terrain sur Barack Obama et Hillary Clinton en 2008.
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Entre ces deux expériences, il est également pressenti en 2003 pour devenir le colistier du candidat démocrate John Kerry à l’élection de 2004. Mais il refuse cette idée.
4.Un héritage législatif qui mitige
Sur le terrain de la politique intérieure, Biden est l’auteur notamment de celle que l’on appelle communément la «Biden Crime Law», loi de 1994 sur les crimes violents, ainsi que d’une loi contre la violence domestique faite aux femmes («Violence Against Women Act of 2000»). Bien qu’opposé dans un premier temps au mariage homosexuel, il s’y déclare favorable en 2012 et, depuis 2019, souhaite l’abolition de la peine de mort au niveau fédéral.
Durant ces trente-six années passées au Sénat, il a aussi voté des lois qui font aujourd’hui débat dans son propre camp. On pense, entre autres, à une loi sur la limitation de financement publique de l’avortement (affichant depuis le début de cette campagne une position nouvelle sur le sujet) ou encore le soutien affiché en 2002 au Patriot Act, pour la guerre en Irak de George W. Bush. Dans les années 90 déjà, Biden avait prôné l’interventionnisme dans le conflit yougoslave, cosignant (avec le sénateur républicain John McCain) le texte d’une résolution permettant l’usage de la force au président Clinton dans cette région d’Europe.
5.Proche de certains républicains
Biden a parfois affiché certaines accointances avec l'autre bord politique. Outre avec l'ancien sénateur - et adversaire de Barack Obama lors des présidentielles en 2008 - John McCain, auquel il a d'ailleurs rendu un vibrant hommage lors de son décès en 2018, il ne cache pas une certaine sympathie envers plusieurs personnalités du camp républicain, dont Mitch McConnell (président de la majorité au Sénat), Colin Powell (ancien chef de la diplomatie américaine) ou encore John Kasich (ancien gouverneur de l'Ohio). De quoi faire grincer certaines dents à l'aile gauche de son propre parti...
6.Conseiller de son «ami» Obama
Colistier de Barack Obama après avoir lui-même ambitionné l’investiture démocrate quelques mois plus tôt, Biden est élu vice-président en 2008. Réélu quatre ans plus tard, il a donc côtoyé huit années durant celui qu’il considère aujourd’hui comme son «ami».
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Choisi vraisemblablement pour tordre le cou aux critiques visant «l’inexpérience d’Obama, notamment en politique étrangère», il a continuellement œuvré dans un discret rôle de conseiller auprès du nouveau président, liant une véritable amitié avec ce dernier.
Congrats, Joe. I’m proud of you. https://t.co/YVyctn5o3N
— Barack Obama (@BarackObama) August 19, 2020
7.Le plus âgé
En 2016, lors de son investiture, Donald Trump, alors âgé de 70 ans, avait battu le record du plus vieux président prêtant serment. De neuf ans son aîné, Biden deviendrait donc, en cas d’élection cette année, le président des États-Unis le plus âgé de l’histoire.
8.De «Joe-la-gaffe» à «Creepy Joe»
Sur la scène médiatique nationale, Biden a été affublé de plusieurs surnoms dont il se serait bien passé. À l’origine de ceci: sa légendaire spontanéité, tant dans la parole que dans les gestes. Surnommé notamment «Joe-la-gaffe», il reconnaissait lui-même en 2018 sa propension à la chose: «Je suis une machine à gaffe». Et pour cause. Nombreux sont d’ailleurs les sites recensant les ratés du candidat démocrate. Parmi ses plus fameuses bourdes, on retiendra la fameuse assertion lâchée à l’oreille du président Obama au moment de prononcer l’Obamacare: «C’est p*** d’important!». Sans se douter que les micros étaient déjà branchés. Une phrase devenue «culte» auprès d’une certaine frange des médias et des suiveurs de l’actualité politique américaine.
Lors de la campagne de 2008, il avait notamment provoqué un tollé lorsque, voulant rendre hommage au sénateur du Missouri, Chuck Graham, handicapé depuis l’âge de 16 ans à la suite d’un accident de voiture, il lui avait demandé de se lever afin que tout le monde puisse l’applaudir, provoquant un malaise que la standing ovation ayant suivi avait eu bien du mal à dissimuler.
Plus récemment, c’est d’un autre surnom que certains médias et ses principaux détracteurs l’ont affublé: «Creepy Joe», faisant référence aux accusations récentes de gestes déplacés que Biden aurait eus à l’encontre de plusieurs femmes. «Ce n’était pas sexuel, mais il m’a attrapée par la tête. Il a posé ses mains autour de mon cou et m’a attrapée pour frotter son nez au mien», révélait ainsi récemment une ancienne assistante parlementaire.
9.Pas épargné par les tragédies familiales
Sur la sphère du privé, Biden n’a pas été épargné par la malchance et les tragédies, notamment d’ordre familial. Après avoir perdu sa première épouse Neilia et sa fille Naomi Christina dans un accident de la route en 1972, il a, en 2015, perdu un fils, Beau, emporté à 46 ans par une tumeur au cerveau.
10.Un deuxième prénom surprenant
Le second prénom de Joe (diminutif de Joseph) Biden est «Robinette». Si le prénom est plutôt rarissime, il est en réalité une référence à la famille de ce nom (pouvant également être orthographiée Robinett ou Robnett), regroupant les descendants vivants aux États-Unis et au Canada d’Allen Robinett, un quaker (c’est-à-dire un membre de la Société religieuse des Amis, dissidence de l’Église anglicane et qui se distingue des autres groupes issus du christianisme par l’absence de credo et de structure hiérarchique), fils de huguenot (nom donné aux protestants des royaumes de France et de Navarre pendant les guerres de religions au XVIe siècle), émigré de Londres en 1682 pour la Pennsylvanie.
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