VIDÉO I 28 ans après, c’est le grand retour des Gangsters d’Amour
Ils se sont retrouvés, ils ont osé, et 28 ans après, ce vendredi 17 janvier, le Gangsters d’amour remis à jour donneront un premier concert à l’Éden de Charleroi, devant 700 personnes. Nous leur avons rendu visite mardi, alors qu’ils répétaient dans une cave de Namur.
Publié le 15-01-2020 à 16h58
Les Gangsters d’amour, cela reste un nom mythique.
Pendant 10 ans, de 1982 à 1992, ce big band avec leur section cuivres et leur danseurs-choristes survoltés a mis le feu à des scènes de Belgique, d'Europe, d'Asie et même d'Amérique.
Ils avaient un look, costume croisé borsalino (ou casquette) et chaussures deux-tons. Leur leader était Jeff Bodart, qui fit par la suite une copieuse carrière solo et qui est tragiquement décédé en 2008 à l'âge de 45 ans.
Alors comment tout a redémarré? L'initiative revient à Louis, le fils d'un des anciens du groupe, le claviériste Jean-Pol Petyt: «Mon père est décédé il y a 20 ans. Moi, les Gangsters, je ne les avais pas vraiment connus étant né en 1987. Mais j'ai organisé une soirée d'hommage à mon papa et j'ai réuni tous les musiciens des divers groupes avec lesquels il avait joué. Une bonne partie des Gangsters étaient là, et l'idée a été émise de se reformer.»
Aussitôt dit… et presqu'aussitôt fait. On a reconstitué le groupe, composé d'anciens et de quelques nouveaux (les cuivres) parmi lesquels bien sûr Louis Petyt et sa trompette. Sur ce, un tourneur s'est mis chercher des dates, et il y en aurait déjà une dizaine presque confirmées, incluant les Francofolies et les Fêtes de Wallonie (où les Gangsters d'amour se produisirent en 1983, avant Indochine et Orchestral Manoeuvre in the dark, sur une place Saint-Aubain qui ne s'en est jamais remise).
«Nous sommes évidemment un peu stressés, car on ne s'attendait pas à un tel succès. 700 personnes qui viennent à l'Eden, quasi rien que via les réseaux sociaux! Mais l'envie est là. On a préparé 16 chansons pour le premier concert. Avec les Gangsters, nous n'avons jamais eu un répertoire énorme. Une bonne vingtaine de titres, avec deux albums et une série de singles non repris sur ceux-ci», explique le claviériste Pierre Gillet (qui resta longtemps ensuite un des complices de Jeff Bodart).
On se souvient de quelques morceaux marquants, imprégnés d'un univers de BD ou de série B parodique: « SOS Barracuda», «Meurtre à Hawaï», «Hey, Baron rouge», «Coûte que coûte» ou encore «Salut les cops» (cf. notre vidéo ci-dessus).
Comme chanteur-leader, on retrouve un des anciens choristes: le comédien bruxellois Philippe Résimont (si vous avez suivi l'excellente série «Baron noir», avec Gad Merad, il y joue un député français qui devient ministre puis… premier secrétaire du PS):
«Au départ, on s'est demandé comment reprendre le chant, puisque Jeff était un peu l'emblème du groupe. Reprendre à plusieurs, cela aurait fait hommage et notre volonté n'était pas d'être nostalgique, mais de repartir de l'avant, avec enthousiasme. Alors je me suis proposé! Le souci, Jeff chantait très haut! Et moi, je chante plus bas, style crooner. Il groupe a donc été prié de baisser de deux tons! (rires)
Du temps des Gangsters, Philippe avait même formé avec Jeff un groupe de choristes, Los Drogenbos (!) qui faisait des prestations déjantées en play-back: « On nous retrouvait dans toutes les fins de soirées, ou pour boucher les trous entre deux groupes dans les festivals».
Philippe Résimont («Rési » pour les intimes) a toujours aimé chanter: «J'étais dans le groupe qui animait chaque année le Bal des acteurs à Bruxelles, et nous chantions 6-7 heures d'affilée. Là, à 57 ans… je vais enfin faire mon premier concert de rocker! » (Rires).


1 981 Création des Gangsters d'amour autour de Jean-François, dit Jeff, Bodart, chanteur et principal compositeur. Au départ d'un concours pour groupes amateurs. Le nom provient d'une chanson homonyme de Starshooter, groupe français. Au départ carolo, le groupe intègre des membres bruxellois et namurois et crée son propre label Mafia Records.
1986. Premier album studio, Les Gangsters d'amour ne mentent jamais. Tournée en Belgique (tête d'affche de Verdur'rock), France, Turquie, Nouvelle Orléans, Chine…
1989. deuxième album,Spirito. Ils font la première partie de James Brown, jouent à Dour, font une tournée en URSS et un festival Kazakstan (70 000 spectateurs).
1992. Fin d'activité des Gangsters. Jeff Bodart poursuit en solo jusqu'à son décès en 2008. Deux concerts d'hommage lui sont rendus en 2009, où le groupe se réunit une première fois.
2019. Nouvelles retrouvailles, reformation et concert de reprise ce vendredi 17 janvier 2020, à l'Eden de Charleroi. Et c'est COMPLET!