Pour Noël, les Minions retournent le futur et refont l’Histoire
En couverture du Spirou Spécial Noël ou dans un album qui n’a pas peur de courber le Temps, les Minions sont partout et ce n’est pas près de s’arrêter.
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- Publié le 24-12-2018 à 15h00
On a remis des bananas (nourriture fétiche de ces petits bonhommes jaunes facétieux) dans le moteur de la machine à exploser le temps, et c'est reparti pour un tour du monde et d'Histoire. Les Minions, petits personnages de la saga animée Moi, moche et méchant, ont encore bien des choses à vivre en bande dessinée. Le Carolo d'origine Stéphane Lapuss' et le Bouffalonien Renaud Collin (qui passe son temps professionnel dans son atelier gembloutois) ne se le sont pas fait dire et dégainent un troisième tome fertile en gags bien sentis et dynamiques. Pourtant, l'épopée aurait bien pu se terminer à la fin d'un premier contrat. «Nous avions signé pour deux ans, explique Renaud Collin. Au bout de cette exploitation de la licence, nos albums invendus auraient été au pilon.»

Les Minions, professeurs d’Histoire-Géo décalés et détaillés
Mais Universal Studios a décidé de prolonger la belle aventure avec les Éditions Dupuis pour… quatre albums qui sortiront la grand-voile pour globe-trotter dans un monde fou de Minions, après deux premiers albums cantonnés au labo et au pâté de maison de ces drôles de bébêtes jaunes. «Ça part dans tous les sens, les décors sont plus hétéroclites et variés.»
Et les humains de faire leur apparition. «C'était l'occasion d'introduire des nouveaux méchants, au fil de l'Histoire. Ils préparent des mauvais coups mais, tout méchants qu'ils sont, sont souvent victimes de la maladresse légendaire de leurs sbires.» Ainsi les périodes se succèdent, entre dinosaures, hommes préhisto, vikings mais aussi Dracula et Napoléon. Si l'humour règne en maître, en avant comme en second-plan (où Renaud Collin exerce toute sa créativité, le diable étant souvent dans le détail), la documentation n'est pas sabordée pour autant. Renaud y veille. «Il m'importait d'être juste. Pour un gag sur l'invention du téléphone, j'ai essayé de représenter le plus fidèlement possible la maison canadienne de Bell. De même pour l'atelier de Léonard De Vinci. Bon, ça se limite souvent à Google mais je fais l'effort. »

De quoi donner du relief à cet album et en faire autre chose qu'un vulgaire produit dérivé tout en naviguant de pays en pays, au fil des adaptations. « À la maison, j'ai toutes les éditions étrangères, pour l'Allemagne, l'Asie, l'Espagne, le Portugal… La couverture reste sensiblement la même. Forcément, le titre change, les onomatopées aussi mais le travail d'adaptation est facile: la BD est quasiment muette. Mais j'ai appris que les Anglo-Saxons avaient le sang en horreur. Les 2-3 passages où les Minions provoquaient un geyser de sang ont dû être édulcorés pour ces versions. Ainsi, pour un samouraï découpé en rondelle, il valait mieux qu'il soit en armure totale.» Les Minions, eux, sont quasiment nus comme des vers, mais comment sont-ils devenus des mascottes interplanétaires. « On peut expliquer ce succès avec des tonnes d'arguments. Ça aurait très bien pu ne pas prendre. Les Minions ont été inventés par hasard! Pour le premier Moi, moche et méchant, il fallait réduire le budget tout en veillant à donner à Gru une armée digne de ce nom. C'est ainsi que les animateurs ont créé ces gélules avec un œil, qui se ressemblent toutes mais sont toutes désignées différemment. Des personnages simples, ridicules, bêtes mais efficaces!»




Et le dessinateur travaille actuellement à une campagne animée pour Engie pour expliquer… la pénurie d’électricité.
Lapuss’/Collin, Les Minions, tome III, Viva lè boss!, Dupuis, 48p., 9,90€