« T'as fait le con, t'as raté Brassens »

Regard rétrospectif de Claudy Lentz, « papa » du festival.

Claudy Lentz tient les rênes du festival depuis 1978, les débuts. « On a eu la chance d'avoir accueilli beaucoup d'artistes ici pour la dernière fois en Belgique. » Un seul bémol dans le regard de Claudy : « J'ai raté Brassens. J'avais la tête vide à l'époque. J'étais trop jeune. Or, c'est lui et Trenet qui m'ont amené au jazz. Je me suis alors relancé : « T'as fait le con, t'as raté Brassens, mais tu ne rateras pas le jazz ! » Or, c'était un véritable défi à l'époque, d'implanter une telle organisation dans ce qu'on peut appeler, sans insinuation péjorative, un « bled un peu paumé », loin des grandes villes et des infrastructures toutes faites. »

Ici, on prévoit la musique et la fête à la bonne franquette, un peu dans l'esprit de 68. C'est anachronique ce qui débarque dans cette campagne, au milieu de mes canards de Barbarie et de mes cochons d'Inde ... » Le Jazz and Blues festival, c'est surtout une leçon d'amitié : « J'ai un caractère de cochon d'Ardennais, concède l'hôte de service. Tout le monde le pense, pourquoi ne le dirais-je pas ? Mais la musique, c'est aussi une jungle. Si on ne se fait pas son chemin, on vous marche sur les pieds. Tous mes amis ont toujours été derrière moi. Dans la persévérance et le fait d'y croire ... » Un festival qui, dans cette obstination, a pourtant parfois eu du mal à joindre les deux bouts. « Cela fait seulement cinq ans qu'on équilibre les budgets », peaufine Claudy Lentz.

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