Des sanctions plus sévères dès ce 1er juin 2023 pour les conducteurs ivres au volant : « Il faut changer les mentalités »… surtout en Wallonie
La Belgique serre la vis face aux conducteurs testés positifs à l’alcool. À partir de ce jeudi 1er juin 2023, le permis de conduire des automobilistes contrôlés en état d’ivresse sera retiré immédiatement dès 1,2 gramme d’alcool par litre de sang.
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- Publié le 01-06-2023 à 05h06
- Mis à jour le 01-06-2023 à 09h50
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Les conducteurs sont avertis : le taux d’alcool dans le sang à partir duquel le permis de conduire fait l’objet d’un retrait immédiat passera d’1,5 promille à 1,2 promille à partir de ce jeudi ! Si le taux d’alcool maximal autorisé reste fixé à 0,5 gramme d’alcool par litre de sang, la législation sur l’alcool au volant devient donc, malgré tout, un brin plus répressive en Belgique.
« Durcir les sanctions comme le fait le législateur est important. C’est un pas dans la bonne direction », se réjouit Belinda Demattia, porte-parole de l’Agence wallonne pour la sécurité routière. « Il est nécessaire d’envoyer un signal fort aux automobilistes afin de leur faire comprendre qu’ils doivent choisir entre boire ou conduire. Des études européennes le prouvent : la conduite sous influence de l’alcool est responsable d’un accident mortel sur 4... Ce n’est pas rien. »
« Mais s’il faut saluer la décision du ministre de la Mobilité, il faut aussi se rendre compte que le nouveau seuil fixé à 1,2 gramme d’alcool dans le sang reste encore énorme », poursuit l’AWSR, qui précise par ailleurs que l’ivresse au volant est à l’origine de 14 % des accidents corporels en Wallonie... contre 11 % en moyenne en Belgique et 7 % seulement à Bruxelles.
« C’est un fait : les Wallons sont plus tolérants envers les conducteurs qui prennent la route après avoir bu », note Benoit Godart, de l’Institut pour la sécurité routière Vias. Bien qu'il y ait une sensible amélioration du nombre absolu d'accidents impliquant un automobiliste sous l'influence de l'alcool en Wallonie, les études tendent à démontrer que les habitants du sud du pays jugent toujours moins sévèrement l'ivresse au volant. « Comment inverser la tendance ? En continuant à les sensibiliser et en adoptant plus de mesures dissuasives, comme des contrôles supplémentaires par exemple. Actuellement, il y en a trop peu en Wallonie. C'est ce qui explique d'ailleurs qu'en Flandre, dans des régions comme Anvers où la densité du trafic est plus forte, et où les contrôles sont plus nombreux, le risque de se faire prendre est aussi plus important. »
Autres pistes imaginées pour diminuer le sentiment d’impunité de certains conducteurs : abaisser le seuil minimal d’air expiré de 1,9 litre à 1,2 litre et supprimer la possibilité de solliciter un délai de 15 minutes avant un contrôle d’haleine afin d’« améliorer l’efficacité et la rapidité des contrôles ».
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