Acheter son vélo jusqu’à 50 % moins cher, en occasion : “Le marché est en plein boom en Belgique”
Sous l’influence de la crise économique, les Belges sont aujourd’hui de plus en plus nombreux à acheter leur vélo sur le marché de l’occasion. Si bien que le secteur explose et suscite l’intérêt de nouveaux acteurs.
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Publié le 20-04-2023 à 04h00 - Mis à jour le 20-04-2023 à 11h03
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D’après les chiffres officiels du Gracq, plus d’un Belge sur deux possède au moins un vélo chez lui. Toutefois, si les cyclistes du pays avaient très souvent l’habitude d’acheter un deux-roues neuf avant la crise du Covid, il semble désormais être de plus en plus nombreux à se tourner vers le marché de l’occasion.
“Les vélos d’occasion ont toujours rencontré un certain succès auprès d’une partie de la population, mais le confinement a sans doute accéléré l’intérêt que le public leur porte”, explique Marion Vergnet, en charge de Troc Vélo, le leader belge de l’achat/revente de matériel cycliste en ligne. “Après la crise sanitaire, les gens se sont rués vers les deux-roues car ils constituaient un chouette moyen de se déplacer” hors des vases clos, comme les bus, “et de profiter du bon air”. “Mais les usines spécialisées ne sont pas parvenues à suivre la demande et fournir suffisamment d’articles neufs. Ce qui a profité au secteur de la seconde main. ”
La Belgique veut lutter contre les vols de vélos en créant un registre nationalRésultat des courses ? La part des vélos d’occasion sur les routes a grimpé en flèche, atteignant désormais le seuil des 10 % en Belgique.
“Sur le million de connexions que nous enregistrons chaque mois, environ 10 % viennent de Belgique. C’est énorme ! ”, confie la responsable de Troc-Velo, pour qui le marché noir-jaune-rouge équivaut ainsi à celui de Campsider et Barooders, “deux concurrents d’importance en France”.
En plein boom, le marché belge du vélo d’occasion semble même ne pas ralentir, contrairement à ce que l’on observe désormais en France. En cause, “une attention toujours plus grande accordée à la durabilité et l’inflation” qui pousse les consommateurs à réfléchir “deux fois avant d’acheter leur nouveau deux-roues”, estime Decathlon, le plus gros détaillant du genre dans le pays. Ce qui se traduit dans les ventes…
Quelques mois après s’être lancé dans la seconde main cycliste, le géant de l’équipement sportif a ainsi vendu 11.000 vélos d’occasion en 2022, soit deux plus fois que l’année précédente. “D’après nos chiffres, 6,5 % des deux-roues que nous vendons dans nos magasins sont des articles de seconde main”, précise Arnaud Decoster, responsable de projet “Seconde Vie” chez Decathlon Belgique. “Cela prouve donc qu’il y a un réel engouement pour ce marché. ” Un marché auquel s’intéressent de plus en plus d’acteurs.
Ces traceurs GPS qui permettent de retrouver les vélos volésCar, si peu de vélocistes historiques et de grands détaillants se sont déjà lancés dans la seconde main en raison de la logistique importante qu’elle requiert, nombreuses sont les start-ups spécialisées dans le reconditionnement, comme Upway, qui veulent profiter de la tendance pour grandir. “Ces plateformes émergent car elles se rendent compte du potentiel que représente le marché des vélos d’occasion”, résume Arnaud Decoster, dont l’employeur espère redonner vie à 20.000 vélos en 2023. “Le secteur est porteur et tout le monde veut en profiter, c’est logique. ”
Reste une question : le marché des vélos d’occasion ne va-t-il pas s’essouffler dans les prochains mois, à l’instar de la France où les surstocks de deux-roues neufs ont rééquilibré le secteur ? Difficile à dire, même si les professionnels s’accordent sur le fait que le modèle devrait encore se développer dans les années à venir. “Parce que le vélo n’est plus vu uniquement comme un sport, mais parce qu’il représente aussi un mode de mobilité douce”, note Arnaud Decoster, qui se réfère aussi au milieu de l’automobile où l’occasion représente près de 70 % du marché actuel.
Où vendre et acheter des vélos d’occasion en Belgique ?
En Belgique, pour revendre son vélo ou acheter un deux-roues en occasion, trois possibilités s’offrent au consommateur : se tourner vers le leader du marché, naviguer sur les sites de seconde main ou demander un coup de pouce à son vélociste.
Avec près de 12.000 vieilles bécanes rachetées en 2022, la grande chaîne Decathlon domine le marché “physique” dans le pays. Ce qui lui permet de toucher un très grand public en proposant des vélos reconditionnés (et garantis deux ans) avec un prix de 30 à 50 % moins cher.
Sur les sites internet de seconde main, c’est aux internautes de s’entendre sur le prix. Avec, comme principales différences, que toutes les plateformes ne sont pas spécialisées. Exemple avec Troc Vélo, dont le mode de fonctionnement pousse ses utilisateurs à être précis dans la description de leur bien, contrairement à MarketPlace (Facebook) où rares sont les posts qui dépassent quelques lignes.
Vélos: «Jusqu’à 25% de hausse des ventes» d’accessoires et équipements“Nos internautes comprennent l’importance d’être pointilleux lorsqu’il s’agit de publier une annonce sur notre site”, assure Marion Vergnet, de Troc Vélo. “Quand on achète un vélo à plusieurs centaines voire plusieurs milliers d’euros, il faut être le plus transparent possible. Ce n’est que comme ça que l’on peut faire une bonne transaction. ”
Enfin, dans un marché où les vélocistes actifs dans la seconde main sont encore très peu nombreux, quelques-uns d’entre eux acceptent toutefois de donner un coup de pouce à leurs clients les plus fidèles. “On peut faire du dépôt-vente mais ça reste rare car faire de l’occasion ne se fait pas comme ça : ça nécessite pas mal de vérifications et de garanties, et c’est assez fastidieux à la longue. En fait, c’est presque un autre métier”, résume un indépendant de la région namuroise.
Seul point commun entre toutes ces alternatives : le VTT, les électriques et le gravel sont les modèles qui partent le mieux depuis quelques mois. Signe, sans doute, que les nouveaux cyclos n’envisagent plus seulement leur vélo comme un équipement sportif.