Éteindre l’éclairage public pour faire des économies? «Ça risque de provoquer plus d’accidents», estime Vias
L’institut Vias craint que l’extinction de l’éclairage public ne provoque une hausse des accidents de la route, cet hiver.
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Publié le 16-12-2022 à 11h46 - Mis à jour le 16-12-2022 à 12h16
Alors que l’opérateur des réseaux de gaz et d’électricité (ORES) a confirmé que 164 communes étaient concernées par l’extinction de l’éclairage public cet hiver, l’Institut Vias craint que cette initiative, motivée par la hausse du coût de l’énergie, porte préjudice à la sécurité routière.
« Couper l’éclairage sur les autoroutes ne pose pas de gros problèmes. En Flandre où ça se fait déjà depuis dix ans, on a même observé une petite réduction du nombre de tués. Mais tout éteindre sur les autres axes, c’est une autre paire de manches », résume Benoit Godart, le porte-parole de Vias, qui pointe notamment la spécificité du trafic routier des axes secondaires. « Sur les routes régionales et communales, il y a une mixité du trafic beaucoup plus importante : les usagers faibles y côtoient les automobilistes et les manœuvres y sont plus nombreuses. Se passer d’éclairage public à ces endroits risque donc de provoquer des accidents. »
CARTE | Wallonie: voici où ont eu lieu les accidents mortels en 2019, 2020 et 2021Prenant l’exemple des nationales sans berne centrale où « les lampadaires ont déjà évité pas mal d’accidents graves », Vias estime que les autorités doivent « peser le pour et le contre » avant de plonger les routes dans le noir.
CARTE | Accidents graves et décès: voici les routes nationales les plus dangereuses de Wallonie« En Wallonie, sur le réseau autoroutier, on a déjà rénové 80% des lampes. Dans le même temps, les autorités en profitent pour rénover les bernes centrales et ajouter des catadioptres sur les rails de sécurité. Ce qui signifie que notre réseau autoroutier est adapté à 80% pour que l’on puisse y circuler dans le noir. Mais la situation des autoroutes n’est pas identique à celle des axes secondaires. Localement, il faut donc étudier chaque cas de façon spécifique, selon la circulation locale ou encore les aménagements déjà réalisés », poursuit Benoit Godart. Avec une crainte pour le porte-parole, « que les économies réalisées se fassent au détriment de la sécurité routière ».
CARTE | Éclairage public: plus de 37.000 lampes superflues dans les communes en WallonieEt même si « conduire dans un milieu sombre décuple notamment l’attention des automobilistes et les force à ralentir », Vias conclut en rappelant qu’« une hausse des accidents de la route pourrait vite coûter plus cher à la société que les économies liées à la coupure temporaire de lampadaires ».