Plus de 160 records de températures maximales ont été enregistrés depuis l’an 2000 en Belgique
La plus haute température jamais enregistrée à Uccle est de 39,7°C, mesurée le 25 juillet 2019. Il s’agit de l’un des 162 records journaliers de chaleur établis au cours des 24 dernières années dans cette station de référence. Sur la totalité des records de températures maximales en Belgique enregistrés depuis 1892, 40 % datent du XXIe siècle.
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- Publié le 14-06-2023 à 12h52
- Mis à jour le 28-06-2023 à 09h45
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Ce dimanche 11 juin 2023, un nouveau record journalier de température maximale a été établi en Belgique, avec 31,2°C sur les thermomètres à Uccle, la station de référence dans notre pays. Le record de 30,2 degrés datant de 2006 a donc été largement battu, d’un degré.
La chaleur actuelle ne va pas nous quitter tout de suite, car les prévisions des prochains jours flirtent encore avec la barre des 30°C. Le temps se rafraîchira malgré tout un peu, alors que nous sommes officiellement dans une vague de chaleur depuis ce 12 juin 2023, avec au moins 5 jours avec une température d’au moins 25°C, dont 3 à plus de 30°C.
La vague de chaleur est officiellement là en Belgique, pas de pluie attendue avant lundi prochain au mieuxIl s’agit déjà du deuxième record de température maximale enregistré en 2023, après un Nouvel An particulièrement doux (15,2°C). Est-ce pour autant un indicateur du réchauffement climatique ? Si les records journaliers ont eu tendance à tomber fréquemment ces dernières années, ce n’est pas forcément l’indicateur préféré des météorologues. “Ce sont par nature des événements très ponctuels, d’une journée, qui sont parfois très délicats à interpréter”, analyse Pascal Mormal de l’Institut royal météorologique (IRM). “Un record isolé ne dit rien de la tendance du climat. Si on veut regarder le réchauffement global qui se produit, il vaut mieux analyser les moyennes de températures, qu’elles soient mensuelles, saisonnières ou annuelles”.
Un record isolé ne dit rien de la tendance du climat
Mais il y a une évidence, “la multiplication des records de chaud et la diminution des records de froid”, reconnaît le météorologue. “Ça, c’est une tendance indéniable en Belgique et on préférera regarder cet indicateur, plutôt qu’un record isolé”.
L’effet est d’ailleurs bien visible sur le graphique ci-dessous, montrant l’évolution du nombre de records journaliers de chaleur battus annuellement, depuis 1892. L’accélération se marque depuis plusieurs années maintenant.
”Ce qui est particulièrement frappant, c’est que 40 % des records de chaleur datent du XXIe siècle, alors qu’il n’est entamé que depuis 22 ans”, remarquait également le météorologue Frank Deboosere à la fin de l’année dernière. En effet, sur la série de 393 records de températures maximales enregistrées depuis 1892, 158 ont eu lieu depuis 2001. Et sur les 365 jours du calendrier, 145 records affichent des dates des années 2000.
Multiplication des vagues de chaleur
”Le chiffre le plus marquant concernant la chaleur en Belgique concerne davantage le nombre de vague de chaleur qu’on a connu”, complète Pascal Mormal. “Depuis 2015, on en a comptabilisé déjà 11, en seulement 9 ans. Depuis 1892, il n’y en a eu que 47. Ce phénomène s’est vraiment emballé ces dernières années”, précise le météorologue.
Si elle n’est pas la plus précoce des vagues de chaleur, l’épisode que nous connaissons actuellement pourrait s’approcher des vagues les plus longues. Sans doute trop juste pour grimper sur le podium, “mais il faut prendre du recul sur la météo à plus de 7 jours, les modèles sont encore changeants”, nuance-t-il. Les températures devront se maintenir au-dessus de 25°C pour cela. Le record de durée date de 1947, avec un épisode long de 19 jours. Nous n’en sommes encore qu’à 7.