Un printemps 2023 exceptionnellement arrosé en Belgique : “On sera probablement dans le top 5 des printemps les plus pluvieux de notre histoire”
Déjà très pluvieux jusqu’ici, ce printemps météorologique 2023 pourrait rentrer dans l’histoire et même battre un record dans notre pays. On fait le point sur les chiffres ainsi que sur les prévisions pour les prochaines semaines avec Pascal Mormal, météorologue à l’IRM.
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Publié le 12-05-2023 à 15h28 - Mis à jour le 12-05-2023 à 15h32
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Vous avez installé votre salon de jardin au début du printemps et vous n’avez toujours pas pu vous y installer pour prendre l’apéro à cause de la pluie ? Dites-vous que vous n’êtes pas seul(e). Depuis plusieurs semaines, les averses s’abattent sur notre pays sans le moindre répit, limitant le soleil à de timides apparitions entre les gouttes.
Face à ce début de printemps morose, on a le sentiment d’assister à une situation inhabituelle, surtout lorsqu’on s’adonne au jeu des comparaisons avec les printemps précédents. Mais cette impression est-elle confirmée par les chiffres ? “Avoir un printemps maussade, c’est plutôt normal pour la Belgique et il est certain que le printemps très sec de 2022 renforce le ressenti des gens. Mais leur impression n’est certainement pas faussée car les pluies qu’on connaît actuellement sont assez exceptionnelles”, explique Pascal Mormal, météorologue à l’Institut royal météorologique belge.
La 2e séquence la plus pluvieuse depuis 40 ans
Entre le 1er mars et ce vendredi 12 mai, on a déjà enregistré 247,3 millimètres de précipitations, contre 125,2 mm en temps normal. Un chiffre tout proche du record absolu, établi en 2001 ! “On se situe dans la deuxième séquence la plus pluvieuse depuis 40 ans. Seule l’année 2001 a été plus arrosée durant cette même période avec un record à 252,2 mm de précipitations”, analyse Pascal Mormal.
En ajoutant à cela les averses annoncées dans les prochains jours, on risque de se rapprocher du printemps météorologique le plus pluvieux de l’histoire de notre pays, qui remonte à l’année 1965 avec 299 mm de précipitations. “Je ne peux pas garantir qu’on va battre le record mais on va probablement se retrouver dans le top 5 des printemps les plus pluvieux de l’histoire”, ajoute-t-il.
"La météo devrait être de la partie ce samedi": Farid répond à votre question météoSi les températures sont légèrement déficitaires mais plutôt proches de la moyenne, c’est au niveau de l’ensoleillement que l’impression de “printemps pourri” se renforce avec 280 heures d’ensoleillement entre mars et aujourd’hui, contre 360 heures en temps normal. Un constat encore plus flagrant au regard des années 2020 et 2022, respectivement à 520 et 515 heures de soleil. “Ce printemps est très sombre, même si on n’est pas dans le top 3”, précise le météorologue.
Une fin de mois de mai plus sèche et un été chaud mais humide
Dès lors, entre une météo dans la lignée de ces dernières semaines ou un retour du beau temps, qu’attendre de la fin du mois de mai ? Pour Pascal Mormal, les conditions vont rester assez variables durant une dizaine de jours. “A priori, il fera un peu plus sec lors de la dernière décade de mai, sans pour autant avoir de températures estivales. On devrait remonter progressivement vers les 20 °C mais le risque de pluie ne se sera pas écarté.”
En ce qui concerne l’été, celui-ci devrait être plus sec que la moyenne, mais aussi plus orageux. “Les modèles indiquent qu’il ne devrait pas y avoir de sécheresse prolongée comme l’été dernier. On ne peut pas exclure des pics de chaleur mais l’air actuellement très humide va entretenir le risque d’épisodes orageux en juillet et en août”, conclut Pascal Mormal.