Plus de 30 degrés en Belgique: «Jamais connu de températures si élevées à la mi-septembre»
Alors que le mercure dépasse la barre des 30°C en ce premier jour de la semaine, il devrait faire encore plus chaud mardi. Des températures aussi élevées à ce stade du mois de septembre, c’est du jamais vu à la station météo d’Uccle.
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Publié le 14-09-2020 à 13h45
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Après un mois d’août déjà très chaud et très sec, le mois de septembre semble suivre la même voie. Et pour cause, cette nouvelle semaine débute par un épisode de chaleur qui va toucher toute la Belgique.
Alors qu'une température de 30,2 degrés (un record pour un 14 septembre) a été enregistrée lundi après-midi à Uccle, les maxima pourraient atteindre jusqu'à 33, voire 34°C localement ce mardi, selon l'Institut royal météorologique. Des températures exceptionnelles en cette période de l'année où les normales de saison se situent généralement aux alentours des 18,5°C, soit 13 à 14 degrés de moins que les températures attendues.
En général, lorsqu’on dépasse le seuil des 30°C en septembre, c’est durant les 10 premiers jours du mois.
«Si on prend la station d’Uccle comme référence, la date la plus tardive à laquelle on a dépassé les 30°C, c’était le 13 septembre 2016, où l’on enregistrait 31,2°C. Après cette date, on n’a jamais connu des températures aussi élevées à la station», explique Pascal Mormal, météorologue à l’IRM.
Autant dire que la météo de ce début de semaine est donc remarquable pour un mois de septembre, à une semaine du début de l’automne. «En général, lorsqu’on dépasse le seuil des 30°C en septembre, c’est durant les 10 premiers jours du mois. Le record pour le 9e mois de l’année date du 4 septembre 1929. On avait alors enregistré 32,8°C à Uccle», ajoute-t-il.
La grande différence avec le mois d’août, c’est que les nuits sont plus longues en septembre.
Au niveau des régions, c’est le centre et l’ouest du pays qui connaîtront les températures les plus élevées, avec environ 32 degrés attendus sur l’axe Bruges-Gand-Bruxelles. «En Wallonie, c’est dans le Tournaisis qu’il fera le plus chaud mais il devrait y faire plus frais à partir de mercredi.»
Au total, six provinces (ainsi que la capitale) ont été placées en alerte jaune. Parmi elles, on retrouve le Hainaut, le Brabant wallon et le Luxembourg, mais pour des raisons distinctes. «En Gaume, il y a une menace de dépasser les 30°c durant 3 jours alors que dans le Hainaut, le Brabant et à Bruxelles, on risque de dépasser le seuil des 32°C ce mardi», prévient le météorologue.
La bonne nouvelle est à trouver du côté de la santé publique. «La grande différence avec le mois d’août, c’est que les nuits sont plus longues en septembre. Les matinées sont donc plus fraîches et moins accablantes, notamment pour les seniors.»
Une conséquence du réchauffement climatique?
Cette météo anormale s’explique par la présence d’un anticyclone sur l’Europe centrale et d’une dépression à l’ouest de nos régions. «Celle-ci agit comme une pompe à chaleur qui fait remonter de l’air chaud en provenance de la péninsule ibérique et de l’Afrique du nord.»
Le problème n’est pas ce phénomène en tant que tel, mais le fait qu’il soit accentué par le réchauffement climatique. «Si le même phénomène s’était déroulé il y a 50 ans, on aurait enregistré des températures de 28 ou 29°C maximum. Une autre preuve d’un lien avec le changement climatique est la récurrence de plus en plus forte de ces pics et vagues de chaleur», confie Pascal Mormal.